Passionné(e) de lecture ? Inscrivez-vous gratuitement ou connectez-vous pour rejoindre la communauté et bénéficier de toutes les fonctionnalités du site !  

Christian Signol

Christian Signol
Consacré en 2015 comme l'un des dix romanciers préférés des Français, Christian Signol est né dans le Quercy et vit en Corrèze. Deux veines dans son œuvre : celle des grandes sagas populaires en plusieurs tomes (de La Rivière Espérance aux Messieurs de Grandval en passant par Les Vignes de Saint... Voir plus
Consacré en 2015 comme l'un des dix romanciers préférés des Français, Christian Signol est né dans le Quercy et vit en Corrèze. Deux veines dans son œuvre : celle des grandes sagas populaires en plusieurs tomes (de La Rivière Espérance aux Messieurs de Grandval en passant par Les Vignes de Sainte-Colombe, Prix des Maisons de la presse 1997) et celle des œuvres plus intimistes, récits ou romans, telles que Bonheurs d'enfance, La Grande Île, Ils rêvaient des dimanches ou Pourquoi le ciel est bleu. Depuis trente ans, son succès ne se dément pas. Ses livres sont traduits en quinze langues.

Avis sur cet auteur (70)

  • add_box
    Couverture du livre « Une famille française » de Christian Signol aux éditions Albin Michel

    Regine Zephirine sur Une famille française de Christian Signol

    J’ai toujours plaisir à me plonger dans les romans de Christian Signol, c’est un peu comme si je remontais à mes racines, comme des retrouvailles avec des cousins perdus de vue. Et puis il y a l’histoire, la grande, celle que nos aïeuls ont traversée et dont quelques bribes sont arrivées jusqu’à...
    Voir plus

    J’ai toujours plaisir à me plonger dans les romans de Christian Signol, c’est un peu comme si je remontais à mes racines, comme des retrouvailles avec des cousins perdus de vue. Et puis il y a l’histoire, la grande, celle que nos aïeuls ont traversée et dont quelques bribes sont arrivées jusqu’à nous.
    Dans son dernier roman, Christian Signol nous fait traverser un demi-siècle d’histoire à travers la vie d’une famille française.
    Dans les années 1950, Antoine Bastide est fils de paysans installés sur une petite exploitation dans la Corrèze. Il va devenir professeur de français tandis que son jeune frère reprendra la ferme. Ce n’est pas l’ordre établi mais cela montre l’évolution d’une société rurale où les enfants ne veulent pas travailler la terre comme leurs parents mais rêvent d’autre chose.
    Les parents sont encore marqués par la guerre tandis que leurs enfants vont connaitre les embrasements de mai 68 et une vie libérée des conventions. Pourtant, malgré son éloignement et sa vie à Paris, Antoine gardera cet amour de la terre et des travaux des champs toute sa vie.
    Ses enfants auront d’autres aspirations, s’éloignant des traditions pour vivre librement leurs choix. Leur horizon s’ouvrira au monde entier.
    Au-delà des liens familiaux, chacune de ces trois générations est l’occasion pour Christian Signol de documenter l’évolution d’un monde rural dont la transformation aura des conséquences sur la famille.

    « Près des deux tiers de la population rurale avaient migré vers les grandes métropoles et quitté la terre qui les avait vus naître. Fallait-il s’en réjouir ou s’en désoler ? Les conditions d’existence dans les grands centres urbains étaient devenues difficiles. : les hommes y retrouvaient parfois des réflexes animaux de survie, et la violence d’un terrorisme aveugle les mettait en péril. Les campagnes souffraient au contraire d’une désertification implacable et d’un abandon qui pouvait aussi être mortel.
    Alors, qui avait-eu raison ? »

    Christian Signol signe là une histoire dans la veine de ses romans qui parlent de ce monde rural et de ses changements. Pourtant, malgré des personnages attachants, j’ai eu du mal à me passionner pour la vie de la famille Bastide. C’est pétri de bons sentiments, et assez prévisible. Chacun suit un destin bien ancré dans l’air du temps et j’ai eu l’impression que cette famille n’existait que pour raconter un pan de l’histoire française du milieu du XXe siècle jusqu’à nos jours.

  • add_box
    Couverture du livre « Pourquoi le ciel est bleu » de Christian Signol aux éditions Le Livre De Poche

    Regine Zephirine sur Pourquoi le ciel est bleu de Christian Signol

    Tout au long de l’œuvre de l’écrivain se croisent les gens de sa famille ou de leurs proches dans ce Périgord natal mais, à la différence de ses romans, ce livre est une biographie construite à partir de souvenirs et de témoignages sur fond d’histoire et c’est avec pudeur et sincérité que...
    Voir plus

    Tout au long de l’œuvre de l’écrivain se croisent les gens de sa famille ou de leurs proches dans ce Périgord natal mais, à la différence de ses romans, ce livre est une biographie construite à partir de souvenirs et de témoignages sur fond d’histoire et c’est avec pudeur et sincérité que Christian Signol évoque la vie de son grand-père Julien qu’il a peu connu

    Julien Signol, paysan illettré, a une volonté chevillée au corps : il ne courbera pas l’échine sur la terre au service d’un maitre comme l’ont fait ses parents et leurs parents avant eux. Orphelin de père très jeune, il veut apprendre un métier et deviendra maçon. A force d’obstination, il construira sa vie qu’il veut solide comme les murs qu’il maçonne et fondera une famille avec la douce, la tendre Hélène.
    Mais la guerre de 14-18 va le rattraper.

    « Julien venait de voir les premiers morts déchiquetés par les obus, les chevaux éventrés, des camarades blessés, certains mutilés, et il eut à peine le temps de s’y habituer que l’ordre de retraite, le 24, le jeta de nouveau sur les routes, pour un repli général dont nul ne savait où il s’arrêterait. »

    Il en reviendra mutilé. En perdant l’usage de sa main droite, il ne peut plus être maçon et c’est une souffrance pour cet homme travailleur de ne pouvoir trouver de l’ouvrage. Heureusement, une solution sera trouvée qui le mènera à Bordeaux puis dans les Ardennes. C’est là que naitra son troisième fils, le futur père de Christian Signol.
    N’ayant pas fréquenté l’école, Julien n’a pas eu la possibilité d’apprendre à lire et à écrire. Il en gardera une honte toute sa vie jusqu’à ce que ses fils, qui auront reçu l’éducation de l’école publique, puissent répondre à ses questions.

    Sans misérabilisme, Christian Signol raconte comme il sait si bien le faire, cette vie de misère et de travail incessant. Ces vies « ont été construites au terme d’un labeur inimaginable aux hommes et aux femmes d’aujourd’hui ». L’écrivain leur rend hommage tout en célébrant leur droiture et leur courage. On se rend compte que ces gens modestes vivaient dans des conditions difficiles en ce début du XXe siècle traversé par deux guerres.
    C’est aussi le Périgord profond que l’on découvre, Sarlat et ses environs, car les familles ne s’éloignaient jamais beaucoup de leurs racines.

    L’écriture lumineuse et généreuse de Christian Signol a su créer un récit de transmission émouvant et sincère.

  • add_box
    Couverture du livre « Là où vivent les hommes » de Christian Signol aux éditions Albin Michel

    sylvie adam sur Là où vivent les hommes de Christian Signol

    Etienne vient de perdre sa jeune épouse Julie. Ne sachant plus où il en est, il quitte son emploi de banquier à Paris et se réfugie dans le causse en Lozère, dans un petit hameau perdu au milieu de nulle part. Il loge chez Louise, propriétaire d'un troupeau de brebis, et fait la rencontre...
    Voir plus

    Etienne vient de perdre sa jeune épouse Julie. Ne sachant plus où il en est, il quitte son emploi de banquier à Paris et se réfugie dans le causse en Lozère, dans un petit hameau perdu au milieu de nulle part. Il loge chez Louise, propriétaire d'un troupeau de brebis, et fait la rencontre d'Achille, vieux berger solitaire vivant auprès de Louise. La confiance s'installe assez rapidement entre les trois personnages. Louise voit en Louis le fils qu'elle aurait aimé avoir. Quant à Achille, pourtant si peu bavard, il confie peu à peu sa vie à Etienne et partage avec lui ses savoirs. Ce dernier reprend petit à petit goût à la vie en retardant toujours son retour à Paris. Achille craint le départ de Louise et la vente du domaine car Louise n'est pas en bonne santé. Même si j'ai déjà lu des romans sur le même sujet et qu'on devine la suite des événements, le roman reste plaisant à écouter. C'est facile et rapide à lire et c'est surtout un hymne à la vie et à la nature.

  • add_box
    Couverture du livre « Là où vivent les hommes » de Christian Signol aux éditions Albin Michel

    Regine Zephirine sur Là où vivent les hommes de Christian Signol

    Avec Christian Signol, écrivain de terroir, point de surprise. On sait qu’il va nous emmener au cœur du Quercy, sa région natale qui inspire son œuvre de ses mystères sauvages, ses odeurs et ses habitants attachés à leur terre.
    Là où vivent les hommes se déroule aux environs de Florac, sur un...
    Voir plus

    Avec Christian Signol, écrivain de terroir, point de surprise. On sait qu’il va nous emmener au cœur du Quercy, sa région natale qui inspire son œuvre de ses mystères sauvages, ses odeurs et ses habitants attachés à leur terre.
    Là où vivent les hommes se déroule aux environs de Florac, sur un causse où la nature est reine et les saisons rythment la vie de ses habitants. La vie est rude, c’est ce que va découvrir Étienne, venu là par hasard, chassé de Paris par ce deuil qui lui a fait perdre le goût de la vie. C’est une histoire de ruralité mais aussi de rencontre, celle d’Étienne et d’Achille le vieux berger. L’homme âgé, usé par des années de labeur, a gardé une âme pure. Il prend soin de ses brebis sa seule famille et connait bien les étoiles, surtout lune qu’il vénère, l’étoile du berger.
    La nature, que l’on voit changer au cours des saisons, est d’une beauté rude. Et cette plongée dans ce pays encore sauvage où survit un pastoralisme soucieux de la nature va éloigner Étienne de ses chagrins.
    « C’était comme des retrouvailles, une rencontre avec un pays oublié, revenu à moi d’un temps lointain mais précieusement ressurgi et qui me faisait signe »
    Bien sûr, l’intrigue est sans surprise. Entre Louise, la vieille dame qui accueille Etienne comme le fils qu’elle n’a pas eu, et Achille qui s’ouvre peu à peu et transmet son savoir au jeune homme, on devine bien avant eux cette affection pudique mais sincère qui va leur permettre de guérir les blessures que la vie leur a infligées.
    L’écriture de Christian Signol et à l’aune de l’histoire, elle est sobre et sincère et il n’est jamais aussi convaincant que lorsqu’il nous parle de cette nature magnifique dans sa rudesse : « Une lumière fauve constellée de feuilles déchues embrasa le causse, dans les derniers éclats d’un soleil blessé qui désormais montait moins haut dans le ciel. L’air mouillé d e la rosée de la nuit sentait la résine des pins et le miel acide des buis. »
    J’ai retrouvé les paysages traversés lorsque que je randonnais sur les chemins de Saint-Guilhem et de Stevenson. Une belle plongée dans le causse