Passionné(e) de lecture ? Inscrivez-vous gratuitement ou connectez-vous pour rejoindre la communauté et bénéficier de toutes les fonctionnalités du site !  

Kang-Myoung Chang

Kang-Myoung Chang
CHANG Kang-myoung est né à Séoul en 1975. Chroniqueur pendant onze ans au sein d'un quotidien national, il se consacre à la fiction à partir de 2011. De son expérience de journaliste, il garde une écriture détaillée qui le distingue de ses pairs et lui permet d'aborder les rouages de la société c... Voir plus
CHANG Kang-myoung est né à Séoul en 1975. Chroniqueur pendant onze ans au sein d'un quotidien national, il se consacre à la fiction à partir de 2011. De son expérience de journaliste, il garde une écriture détaillée qui le distingue de ses pairs et lui permet d'aborder les rouages de la société coréenne avec une acuité inégalée. Qui veut la guerre est son troisième roman traduit en français.

Avis sur cet auteur (2)

  • add_box
    Couverture du livre « Parce que je déteste la Corée » de Kang-Myoung Chang aux éditions Picquier

    Colette LORBAT sur Parce que je déteste la Corée de Kang-Myoung Chang

    «Si je ne peux pas vivre dans mon pays…c'est parce qu'en Corée, je ne suis pas quelqu'un de compétitif. Je suis un peu comme un animal victime de la sélection naturelle. Je ne supporte pas le froid ; je suis incapable de me battre de toutes mes forces pour atteindre un but ; et je n'ai hérité ni...
    Voir plus

    «Si je ne peux pas vivre dans mon pays…c'est parce qu'en Corée, je ne suis pas quelqu'un de compétitif. Je suis un peu comme un animal victime de la sélection naturelle. Je ne supporte pas le froid ; je suis incapable de me battre de toutes mes forces pour atteindre un but ; et je n'ai hérité ni n'hériterai jamais d'aucun patrimoine. Mais tout ça ne m'empêche pas d'avoir le culot d'être salement exigeante : je veux travailler près de chez moi, qu'il y ait suffisamment d'infrastructures culturelles dans mon quartier, que mon boulot me permette de m'accomplir personnellement, etc. Je chicane sur ce genre de choses. »
    Voilà le pourquoi du titre
    Kyena n’est pas née du bon côté du périph comme l’on dit chez nous. J’ai l’impression que c’est encore pire en Corée. Kenyson diplôme n’a pas la même valeur, même si c’est le même, parce qu’elle n’a pas fréquenté les bonnes écoles, celles qui sont surcotées.Non, elle ne veut pas être une des gazelles « Qu’est-ce que je devrais faire ? Me montrer solidaire des autres gazelles de Thomson et faire face aux lions ? 
    Elle a des rêves d’Australie, mais il faudrait abandonner son petit ami… Et puis, un jour, son père lui demande de lui donner sa petite réserve d’argent pour acheter un appartement plus grand. Là, c’en est trop, elle saute le pas et à vingt-sept ans, ne parlant pas couramment l’anglais, quitte tout pour réaliser son rêve.
    Oh ! Elle n’y va pas pour rencontrer argent-amour-gloire-beauté et tout le tintouin. ce qu’elle recherche c’est sortir du carcan des conventions si nombreuses en Corée du sud qui empêche tout envol hors des sentiers tracés par ces maudites règles de vie. Elle ne se voit pas non plus mariée comme son amie qui passe son temps à se plaindre de sa belle-mère, ou pépiant tout en buvant de l’alcool.
    Pour Kyena, l’Australie représente l’avenir, la liberté et la Corée, le passé, le non-épanouissement, l’étouffement. Elle trouve de petits boulots ; souvent au début, des restaurants tenus pas des coréens qui, ben sûr, exploitent les jeunes émigrés et continuent le schéma social de leur pays. Or, elle veut s’intégrer et fuit autant que faire se peut ses compatriotes. Elle en veut, s’accroche à tous ces petits jobs, reprend ses études de comptabilité. Ce n’est pas simple et les aventures qui émaillent sa vie en sont le témoignage.
    Lors d’un court séjour en Corée, elle se met en ménage avec son ancien amoureux, Ji Miyeong, et la voici prise au piège de ce qu’elle abhorre « J’étais sûre de ne jamais devenir une de ces épouses qui passent leur temps à râler, mais la transformation s’est opérée sans mon consentement » C’est l’électro-choc qui lui fallait pour repartir en Australie et devenir australienne.
    En Corée, les jeunes hommes ne choisissent pas leurs études en fonction de leurs désirs, mais de la dure loi du marché et sont soumis à des horaires et une pression d’enfer. Quant aux femmes, il est encore plus difficile, voire impossible d’arriver. Où est le pays que l’on nous présente comme un modèle de réussite ?
    Ce qui m’a le plus interloquée dans ce livre, c’est l’alcool qu’ingurgite tous ces jeunes gens, leur passivité devant la vie qui les attend.
    Un livre très vivant, une écriture moderne, un cri qui dénonce les difficultés de la jeunesse en Corée du sud moderne.

  • add_box
    Couverture du livre « Parce que je déteste la Corée » de Kang-Myoung Chang aux éditions Picquier

    Sandrine Fernandez sur Parce que je déteste la Corée de Kang-Myoung Chang

    Kyena le sait, le sent au plus profond d'elle-même, elle ne pourra jamais être heureuse dans son pays, la Corée du Sud. Elle n'a pas fait les bonnes études, n'a pas fréquenté la bonne université, n'a pas trouvé le bon travail et, selon les parents de son fiancé, elle ne vient pas du bon milieu...
    Voir plus

    Kyena le sait, le sent au plus profond d'elle-même, elle ne pourra jamais être heureuse dans son pays, la Corée du Sud. Elle n'a pas fait les bonnes études, n'a pas fréquenté la bonne université, n'a pas trouvé le bon travail et, selon les parents de son fiancé, elle ne vient pas du bon milieu social. Kenya est persuadée que son bonheur est ailleurs, aussi, à 27 ans, elle décide de sauter le pas et d'émigrer en Australie. Pleine d'allégresse et d'espoir, elle arrive dans un pays dont elle ne connaît ni la langue ni les codes. Entre petits boulots, logements partagés, réussites et déconvenues, Kyena tente de s'y faire une place et de devenir une citoyenne australienne.

    C'est avec beaucoup d'aisance et de naturel que le journaliste Kang-myoung Chang s'est glissé dans la peau d'une jeune femme de 27 ans, candidate à l'émigration. A travers le récit enjoué de Kyena, c'est un aperçu de la société coréenne actuelle qu'il nous donne. Après le boum économique, la Corée du Sud subit les effets de la crise mondiale et connaît le chômage. Dans un pays où la réussite sociale passe par la réussite professionnelle, les jeunes n'ont d'autre issue que de bûcher du matin au soir pour intégrer les meilleures universités pour ensuite être employés dans les entreprises les plus performantes. Ceux qui n'arrivent pas à suivre le rythme effréné de la compétition restent sur le bord du chemin. Et Kenya n'entre pas dans le moule. Travailler sans relâche et ne pas pouvoir profiter de la vie ou faire un bon mariage et ne presque jamais voir un mari obnubilé par son plan de carrière ne correspond pas à l'idée qu'elle se fait du bonheur. Lorsqu'elle quitte un pays qu'elle dit détester, son rêve se confronte à la dure réalité. En Australie, elle est une étrangère sans qualifications. Elle commence par vivoter, s'acharne à apprendre l'anglais, commet des erreurs, souffre du manque de sa famille, elle tente même un retour en Corée auprès de son fiancé, mais elle persiste dans sa décision et finit par s'adapter à son nouvel environnement pour une vie meilleure.
    Un roman moderne et punchy, une héroïne déterminée et sympathique, une légèreté qui dénonce sans en avoir l'air les travers de la Corée, hiérarchie et compétitions poussées à l'extrême mais aussi le sentiment de déracinement de ceux qui choisissent l'exil, un moment de lecture plaisant sans être transcendant.