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Celeste Ng

Celeste Ng
Celeste Ng vit dans le Massachusetts. Tout ce qu'on ne s'est jamais dit est son premier roman.

Vidéos relatives à l'auteur

  • #TopduLibraire spécial mois du polar

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Avis sur cet auteur (54)

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    Couverture du livre « La saison des feux » de Celeste Ng aux éditions Sonatine

    Ophelie GAUDIN sur La saison des feux de Celeste Ng

    "La saison des feux" est d'une finesse dans son style précis, fluide, alternant macro et micro narratif (huis clos familial et vie sociétale) ainsi que dans l'agencement des évènements et de la complexité des personnages. Ce n'est ni théâtral, ni sentimental. Tout se déroule et prend sens petit...
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    "La saison des feux" est d'une finesse dans son style précis, fluide, alternant macro et micro narratif (huis clos familial et vie sociétale) ainsi que dans l'agencement des évènements et de la complexité des personnages. Ce n'est ni théâtral, ni sentimental. Tout se déroule et prend sens petit à petit, presque dans le silence.

    J'ai été particulièrement touchée par les portraits adolescents aussi bien féminins que masculins pris dans le carcan des attendus parentaux et sociétaux. Aucun stéréotype et des sujets profonds abordés l'air de rien : les relations amoureuses, l'amitié, les mesquineries, la position des parents, la façon de penser adolescente pas si absurde que cela...

    La question du lien filial entre biologie et loi est aussi posée avec différents points de vue :
    - Mia qui passe sa vie à tenter de conjuguer sa passion de la photographie et son amour pour sa fille Pearl tout en fuyant tout le temps provoquant instabilité pour cette dernière ;
    - Elena qui ne veut que la perfection et qui se retrouve sans repère et méchante avec sa fille née grande prématurée (et méchante tout court derrière un vernis où elle prétend tout savoir et contrôler pour les autres et elle-même) ;
    - la grossesse adolescente avec Lexie et la question de l'avortement ;
    - le désir d'enfant d'un couple bien sous tout rapport (deux exemple avec les Ryan et les McCullough) ;
    - le dilemme d'élever un enfant quand tout s'écroule autour de vous et, sujet quasiment jamais évoqué en France, dans un contexte de grande précarité (Bebe Chow)

    Mais surtout, tout au long de ce livre, il y l'idée que les comportements ne sont pas que de la biologie et de la loi mais de l'humain avec ses complexités.

    L'art est abordé aussi en périphérie avec un clin d'oeil à Pauline Hawthorne, dont personne ne sait encore actuellement si cette femme-muse a existé ou non. Céleste NG la transpose de la littérature à la photographie.

    C'est un très beau roman, qui se construit petit à petit entre les évidences d'une conception sociétale dont nous sommes tous empreint (Bebe Chow prend du poids, vomi, puis maigrit de nouveau très vite : enceinte puis avortement évidemment. Et bien non : stress intense) et le huis clos et l'impossibilité à dire qui renvoie à l'écho du premier roman "Tout ce qu'on ne sait pas dit" (tout ce qu'on a pas pu se dire).

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    Couverture du livre « Nos coeurs disparus » de Celeste Ng aux éditions Sonatine

    Libellange sur Nos coeurs disparus de Celeste Ng

    Une dystopie qui n'en est pas vraiment une tellement elle est réaliste et proche de la société actuelle. Si les problèmes sociaux-politiques soulevés par ce roman sont pertinents et bien analysés, il n'en reste pas moins une belle fiction avec des personnages et des décors travaillés,...
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    Une dystopie qui n'en est pas vraiment une tellement elle est réaliste et proche de la société actuelle. Si les problèmes sociaux-politiques soulevés par ce roman sont pertinents et bien analysés, il n'en reste pas moins une belle fiction avec des personnages et des décors travaillés, attachants, une quête identitaire. Une vraie trame romanesque pour aborder un sujet sensible, c'est très bien mené. #NetGalley

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    Couverture du livre « Nos coeurs disparus » de Celeste Ng aux éditions Sonatine

    Marie Kirzy sur Nos coeurs disparus de Celeste Ng

    Bird, douze ans, vit seul avec son père depuis que sa mère a disparu, du jour au lendemain, sans laisser d'explication. Après avoir reçu un message sibyllin, il part en quête de sa mère, une poétesse classée POA ( personne d'origine asiatique ), éprise de liberté, considérée par les autorités...
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    Bird, douze ans, vit seul avec son père depuis que sa mère a disparu, du jour au lendemain, sans laisser d'explication. Après avoir reçu un message sibyllin, il part en quête de sa mère, une poétesse classée POA ( personne d'origine asiatique ), éprise de liberté, considérée par les autorités américaines comme séditieuse.

    Dans une très belle première partie, Celeste Ng présente le duo père-fils et pose le décor d'une Amérique vivant sous les lois draconiennes liberticides d'un régime autoritaire qui a pris le pouvoir après la Crise, une crise économique désastreuse qui a essoré une population désormais prête à accepter le PACT. La Preserving American Culture and Traditions Act ( = Loi sur la sauvegarde de la culture et des traditions américaines ) punit très sévèrement tous ceux ayant des valeurs ou comportements jugés antiaméricains, plus particulièrement les habitants d'origine asiatique, boucs émissaires depuis que la Chine étant considérée comme responsable de la Crise.

    Le roman tourne autour du genre dystopie sans toutefois en être réellement une. de nombreux événements racontés se sont déjà produits ou sont à peine déguisés. Comme une parabole de l'histoire américaine, on retrouve des références à l'esclavage, à la Grande Dépression, à l'assimilation forcé d'enfants autochtones, au racisme et discriminations antiasiatiques durant la Deuxième guerre mondiale, à la pandémie COVID ou encore au maccarthysme, à la généralisation de la paranoïa et de la délation pendant la guerre froide.

    Tout dans le cadre politico-social s'enracine consciencieusement dans les crises d'hier et d'aujourd'hui. La présentation du contexte est très habile, jamais lourdement didactique mais distillée en plusieurs temps, permettant au lecteur d'en comprendre puis mesurer les enjeux.

    Au final, l'Amérique dystopique de Celeste Ng est bien plus douce que celle de la Servante écarlate, de Fahrenheit 451 ou 1984. Ce récit, très proche de la réalité, n'en devient que plus crédible, inconfortable et poignant, d'autant que la narration de l'autrice est étonnamment calme et posée. Lorsque les ( quelques ) scènes de violence font irruption dans ce monde inquiétant, elles terrifient le lecteur qui n'a d'yeux que pour Bird et son voyage initiatique entre épreuves, erreurs, exploits qui le conduiront vers la perte de l'innocence lorsque les yeux se dessillent.

    En fait, plus qu'une classique dystopie, ce magnifique roman est avant tout une méditation sur le pouvoir des livres et des mots dans un monde où règne la censure et où les livres, retirés des rayons, ne sont pas brûlés en autodafé mais réduit en pâte pour faire du papier toilette. La résistance s'organise autour des livres, avec la poésie en étendard. Celeste Ng rend ainsi un très bel hommage à la poétesse russe Anna Akhmatova ( plusieurs fois citée ), dont l'oeuvre fut interdite au début de l'URSS. Elle écrivait la nuit, ne disait ses vers qu'à quelques amis qui les apprenaient par coeur pour qu'elle puisse ensuite détruire toute trace compromettante.

    J'ai été profondément touchée par la beauté des images évoquant cette résistance livresque et le pouvoir rédempteur des mots. Nos coeurs disparus n'est pas un pamphlet politique mais un roman bouleversant. La dernière partie est vibrante, lumineuse malgré les tonalités sombres qui l'assaillent. Oui la poésie peut changer les coeurs, les esprits, l'histoire, surtout lorsqu'elle se meut par la seule force de l'amour maternel et se mue en héritage pour permettre à un enfant de décider qui il est et qui il sera.

    « Je te promets que je reviendrai, lui a-t-elle dit, même s'il se rend compte à présent qu'elle n'a pas précisé quand. Seulement qu'elle reviendrait. Et il continue à y croire. Elle reviendra. Un jour, d'une façon ou d'une autre. Sous une forme ou une autre. Il la trouvera, s'il cherche suffisamment. Des choses étranges peuvent se produire. Elle peut très bien être là, quelque part, sous une forme différente, comme dans les contes : déguisés en oiseau, en fleur, en arbre. S'ils cherchent vraiment bien, ils la trouveront. Et tout en pensant ça, il a justement l'impression de la voir ; dans le bouleau dont les feuilles pleuvent doucement sur eux, dans le faucon qui tournoie dans le ciel en lançant son cri strident et mélancolique. Dans le soleil qui commence juste à percer à travers les arbres, colorant tout d'une pâle lueur dorée. »

    Un livre plein de grâce malgré ses tonalités sombres, qui une fois refermée voyage longtemps dans la tête.

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    Couverture du livre « Nos coeurs disparus » de Celeste Ng aux éditions Sonatine

    Val et ses lectures sur Nos coeurs disparus de Celeste Ng

    Bird, jeune garçon de 12 ans, vit seul avec son père Ethan dans un modeste logement dépendant de la bibliothèque de l'université qui l'emploie. Sa mère, Margaret Miu, est partie il y a trois ans déjà sans jamais donner de nouvelles.

    Ethan veille sur son fils dont les traits trahissent les...
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    Bird, jeune garçon de 12 ans, vit seul avec son père Ethan dans un modeste logement dépendant de la bibliothèque de l'université qui l'emploie. Sa mère, Margaret Miu, est partie il y a trois ans déjà sans jamais donner de nouvelles.

    Ethan veille sur son fils dont les traits trahissent les origines asiatiques de sa mère. Car les Etats-Unis d'Amérique, décrétant la Chine responsable de la Crise survenue 10 ans plus tôt, ont adopté le PACT, la Loi sur la sauvegarde de la culture et des traditions américaines. Depuis, toute personne pouvant de près ou de loin être prise pour un Chinois court un risque. Les livres jugés dangereux partent au pilonnage, des enfants sont retirés des familles dont le comportement est jugé antiaméricain et des récompenses sont promises pour «toute information susceptible de mener à de potentiels fauteurs de troubles».

    Sur le chemin de l'école, Bird voit naître des actions anti-PACT affichant «Rendez-nous nos coeurs disparus», «N'oubliez pas nos coeurs disparus». Nos coeurs disparus, comme le titre d'un poème qu'avait jadis écrit sa mère.

    Un jour, Bird reçoit une en provenance de New-York sur laquelle figurent des dessins de chats. Il se souvient de cette histoire de chats que lui racontait sa mère et est persuadé que cette lettre va l'aider à la retrouver.

    ❤️ C'est une dystopie qui explore divers thèmes comme la mixité conjugale, le racisme, l'abandon, la transmission, la censure, la liberté et qui nous fait réfléchir tant il fait écho à des événements réels qui se sont déjà produits.

    ❤️«Nos cœurs disparus» est roman percutant qui résonne comme un cri de protestation contre l'autoritarisme qui s'installe insidieusement et semble être la nouvelle voie sur laquelle certains sont prêts à s'engager au détriments des droits élémentaires, contre tous ces grignotements liberticides qui assèchent notre cerveau et annihilent nos facultés de résistance et contre le simplisme ambiant qui nous fait croire que l'unique est plus riche que le multiple et qu'il existe une société providentielle fondée sur la norme et la standardisation.