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Caroline Lamarche

Caroline Lamarche
Caroline Lamarche est une écrivaine belge, d'expression française, née à Liège en 1955. Depuis la publication de son premier roman en 1996 aux Éditions de Minuit, Le Jour du chien, lauréat du prix Victor Rossel, Caroline Lamarche ne cesse d'écrire. Elle est l'autrice d'une dizaine de romans, de p... Voir plus
Caroline Lamarche est une écrivaine belge, d'expression française, née à Liège en 1955. Depuis la publication de son premier roman en 1996 aux Éditions de Minuit, Le Jour du chien, lauréat du prix Victor Rossel, Caroline Lamarche ne cesse d'écrire. Elle est l'autrice d'une dizaine de romans, de plusieurs recueils de poésie et de nouvelles, de pièces de théâtre, de fictions radiophoniques ainsi que d'albums jeunesse. Son travail a été récompensé par de nombreux prix, dont le Goncourt de la nouvelle en 2019 pour Nous sommes à la lisière (Gallimard).

Avis sur cet auteur (6)

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    Couverture du livre « L'Asturienne » de Caroline Lamarche aux éditions Impressions Nouvelles

    voyages au fil des pages sur L'Asturienne de Caroline Lamarche

    Quelques années après la mort de son père, Caroline Lamarche plonge dans les archives familiales, qui font largement corps avec celles de l’Asturienne, de son nom complet Royale Compagnie Asturienne des Mines. Cette société belge, fondée en 1853 en pleine révolution industrielle, fut pionnière...
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    Quelques années après la mort de son père, Caroline Lamarche plonge dans les archives familiales, qui font largement corps avec celles de l’Asturienne, de son nom complet Royale Compagnie Asturienne des Mines. Cette société belge, fondée en 1853 en pleine révolution industrielle, fut pionnière dans la métallurgie du zinc et exploita pendant près de 150 ans des mines de zinc dans la région espagnole des Asturies. Elle est restée pendant longtemps l’une des entreprises les plus importantes de son secteur, active également en Belgique, en France, en Norvège et dans le nord de l’Afrique.
    Le père de Caroline Lamarche, en digne héritier d’une longue tradition familiale, y travailla quasiment jusqu’à la liquidation de la société vers 1980, alors qu’elle était ruinée par le déclin de l’industrie métallurgique européenne et l’épuisement des mines.
    Les familles Lamarche et Hauzeur, alliées de génération en génération et actives depuis longtemps notamment dans le tabac, la houille puis le zinc, appartiennent à la haute bourgeoisie liégeoise, et l’auteure est bien consciente d’être le produit de ce milieu privilégié. Au fil de ses recherches, elle a vite réalisé, notamment grâce à des témoignages ou échanges avec des acteurs issus en particulier de la classe ouvrière, que le paternalisme affiché par ses ancêtres à l’égard de leurs ouvriers cachait assez mal les conditions de travail difficiles dans les mines et la répression brutale des grèves. Lucide sur les compromissions nécessaires, elle rend également compte du fait que la prospérité économique de l’Asturienne a parfois dû composer sans trop d’états d’âme avec les contingences politiques, en particulier pendant le franquisme.
    Caroline Lamarche ne prétend pas faire œuvre d’historienne, et elle ne tend pas non plus à l’exhaustivité. Il lui manque des sources, notamment tout un pan de la correspondance entre ses parents. Le livre est davantage une histoire familiale qu’une histoire de l’Asturienne, et je suis restée un peu sur ma faim quand elle parle, sans vraiment le développer, du fait que les ouvriers ont lutté pour la survie de la Compagnie. Son enquête n’en est pas moins fouillée et documentée, au vu des éléments qu’elle avait sous la main. Le récit, pas toujours chronologique, et émaillé de ses réflexions et questionnements, est un compte-rendu lucide et honnête d’une légende familiale qui s’inscrit dans une histoire industrielle de près de deux siècles.
    Servi par une belle écriture fluide et illustré de photos et documents d’archives, c’est aussi le témoignage d’une femme aux prises avec le poids de la filiation et de son milieu social auquel elle avait cherché à échapper, et un magnifique hommage à son père adoré.

    #LisezVousLeBelge

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    Couverture du livre « Nous sommes à la lisière » de Caroline Lamarche aux éditions Gallimard

    voyages au fil des pages sur Nous sommes à la lisière de Caroline Lamarche

    Dans ce recueil de neuf nouvelles, l’auteure met en scène des être humains à un moment de leur vie où ils sont fragilisés, dans le doute ou la souffrance, sur le fil entre avant et après, entre avec ou sans. Seuls avec eux-mêmes et leur questionnement existentiel, les humains, l’humanité au...
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    Dans ce recueil de neuf nouvelles, l’auteure met en scène des être humains à un moment de leur vie où ils sont fragilisés, dans le doute ou la souffrance, sur le fil entre avant et après, entre avec ou sans. Seuls avec eux-mêmes et leur questionnement existentiel, les humains, l’humanité au milieu desquels ils évoluent ne leur sont d’aucun secours. Alors ils se raccrochent chacun à un animal, plus ou moins domestiqué ou plus ou moins sauvage, mais libre, toujours, à ses risques et périls. Dans la relation qui se crée, l’humain veut voir un lien d’attachement, un message, une prémonition d’amour ou d’espoir. Dans notre civilisation où l’Homme est un danger pour la Nature, les personnages de ce recueil, humains et animaux, ont besoin de protection et de liberté, et toutes les espèces vivantes, coincées dans leur interdépendance les unes aux autres, ont besoin de respect.

    Comme souvent dans les recueils de nouvelles, les textes sont inégaux, et j’ai été davantage touchée par ceux dans lesquels le lien humain-animal est le plus fort (Frou-Frou la cane, et le cheval Mensonge). Malgré tout, ces textes, à la lisière de la perte et de la mélancolie, sont portés par la belle et simple écriture de Caroline Lamarche.

    #LisezVousLeBelge

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    Couverture du livre « L'Asturienne » de Caroline Lamarche aux éditions Impressions Nouvelles

    Les Lectures de Cannetille sur L'Asturienne de Caroline Lamarche

    L’Asturienne, ou plutôt la Compagnie Royale Asturienne des Mines, est une société belge fondée en 1853, qui, pendant cent cinquante ans, exploita les mines de charbon et de zinc de la province espagnole des Asturies. Pionnière de la métallurgie du zinc, également investie dans l’exploitation...
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    L’Asturienne, ou plutôt la Compagnie Royale Asturienne des Mines, est une société belge fondée en 1853, qui, pendant cent cinquante ans, exploita les mines de charbon et de zinc de la province espagnole des Asturies. Pionnière de la métallurgie du zinc, également investie dans l’exploitation chimique des minerais, elle devint l’une des principales entreprises industrielles en Espagne et étendit ses activités à la France, la Norvège et l’Afrique du Nord. Le père de Caroline Lamarche en fut le dernier héritier, au terme d’une transmission familiale initiée de longue date, puisqu’au XVIIIe siècle déjà, la famille possédait, entre autres, une manufacture de tabac et exploitait les houillères de Liège, en Belgique. Son père mort et la compagnie ruinée après l’épuisement des mines, l’auteur s’est attelée à l’exploration des archives familiales, retraçant une impressionnante saga courant sur plusieurs siècles, avec ses gloires et ses pans d’ombre.

    Il aura fallu à Caroline Lamarche des années de travail pour rassembler et décrypter les documents conservés par ses parents, mais aussi pour les confronter à d’autres sources et, ainsi, restituer toutes ses nuances à la légende familiale. Pour elle autant que pour nous, c’est un monde inconnu et révolu qui se dessine peu à peu, au fur et à mesure de ces fouilles documentaires qui nous font partager la curiosité et la fascination de l’auteur pour des ancêtres à des années-lumière de nos points de référence. A travers eux et leurs entreprises, se déroulent deux siècles d’une passionnante histoire européenne, de la révolution industrielle à nos jours, au cours de ce qui parut longtemps une phase illimitée de progrès et qui, malgré les vicissitudes des guerres et de la dictature espagnole, leur permit le plus grand faste et la fréquentation des plus grands de leur époque.

    Un tel lustre s’assortit de faces moins glorieuses. Et c’est avec une émotion troublée que l’auteur s’entend rappeler par des témoins extérieurs les impitoyables conditions de travail et la dure intransigeance de ses ascendants lors des grèves ouvrières, le lourd tribut payé par les employés quand le rendement primait sur la sécurité, les compromissions avec les puissances politiques les moins recommandables, et enfin l’impact environnemental d’activités dont on ne se souciait alors pas du tout qu’elles étaient extrêmement polluantes.

    Porté par la magnifique plume pleine d'esprit de l’auteur, ce récit soigneusement documenté, qui sait honnêtement faire la part des choses entre réalité et mémoire familiale, est à la fois un témoignage intéressant sur l’histoire industrielle des deux derniers siècles en Europe, un aveu sincère et sensible du poids de l’héritage et de la filiation chez une femme « déchue » du milieu social de ses ascendants, et un superbe hommage d’une fille à son père.

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    Couverture du livre « Nous sommes à la lisière » de Caroline Lamarche aux éditions Gallimard

    Clara et les mots sur Nous sommes à la lisière de Caroline Lamarche

    Derrière ce titre évocateur et prometteur se dessinent des zones partagées entre deux mondes où animaux et humains se croisent. Avec la première nouvelle Frou-Frou, une cane blessée recueillie et soignée dans un refuge pour oiseaux. Elle cherche la protection de Louis qui s’attache à elle, au...
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    Derrière ce titre évocateur et prometteur se dessinent des zones partagées entre deux mondes où animaux et humains se croisent. Avec la première nouvelle Frou-Frou, une cane blessée recueillie et soignée dans un refuge pour oiseaux. Elle cherche la protection de Louis qui s’attache à elle, au point qu’il la prenne chez lui. Il veille sur elle, lui porte une attention et un amour sincère. Elle se rétablit ou presque. Et croyez-moi j'ai eu des poissons d'eau dans les yeux comme pour les nouvelles suivantes.

    Pas de mièvrerie ou de sensiblerie mais une précision des mots pour décrire cette lisière où hommes et animaux interagissent. Des liens nimbés d’une forme de liberté où des vies fragiles se révèlent fortes sans pour autant occulter les menaces. Bien sûr, il y a les personnages humains mais les animaux comme un cheval, un merle, un hérisson, un chat ou même des fourmis ont une part importante dans ces textes. Caroline Lamarche nous surprend et nous émeut.

    L'auteure nous offre neuf nouvelles ciselées, épurées pourvues de cette beauté simple en apparence qui m’a cueillie. Une écriture où la réalité même si elle est dure se mêle à la poésie et à la sensibilité. Caroline Lamarche restitue les peurs, la perte, les douleurs mais aussi l'amour, l'humilité, la complicité ou tout simplement ces instants riches aussi fugaces soient-ils.

    Le cœur et l'âme vrillés d'émotions, j'ai frémi, j'ai vibré de cette fragilité mise en exergue, de ces liens précieux qui gardent leur part de mystère. Un gros coup de cœur qui laisse dans son sillage des émotions profondes.
    Ce recueil a obtenu le Goncourt de la nouvelle, un prix largement mérité à mes yeux.