2018 commence abruptement avec la mort des éditeurs Bernard de Fallois et Paul Otchakovsky-Laurens et celle du grand écrivain israélien Aharon Appelfeld.
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La Revue de Presse littéraire de juin
Michèle et Anne ont lu "Celle que vous croyez" de Camille Laurens (Gallimard)
Camille Laurens publie "Celle que vous croyez" (Gallimard) un grand roman sur la passion à l’heure de Facebook
Début des années 60 à Rouen. C'est entre un père, vieille France, médecin de ville et un mère, dévouée à son époux et femme au foyer, que vont grandir Laurence et sa sœur.
A chaque grossesse, le père espère que ce sera un garçon mais manque de chance c'est toujours une fille. Va pour la première, mais ça se complique pour la seconde, comme si c'était une humiliation.
Le père, machiste de première, est très souvent absent et quand il est là c'est pour régenter, ordonner et décider de la vie de ses filles. La mère, qui sait où est sa place, acquiesce.
Mais comment les filles vivent elles cela ?
Camille Laurens, avec ce roman, va nous expliquer ce qu'il y a derrière ce mot "fille" et le parcours qui y est associé surtout à cette époque : on apprend aux filles à se faire discrètes et si jamais il leur arrive quelque chose elles en portent une part de responsabilité. On ne leur demande pas leur avis afin que cela ne porte préjudice à personne. Et qu'arrive -t-il quand une femme se rebelle ?
Si l'écriture est bien maîtrisée, le sujet tel qu'il est abordé ne m'a pas convaincu. Il a juste mis en lumière l'évolution de notre société en matière des droits des femmes même si aujourd'hui on voudrait plus or on constate un recul dans beaucoup de domaines notamment dans certains pays (le droit de disposer de son corps, le droit de se vêtir comme bon vous semble, le droit d'aimer différemment, le droit de ne pas être mère... la liste est longue).
https://quandsylit.over-blog.com/2023/06/fille-camille-laurens.html
Dans les années 60, Laurence grandit avec sa soeur dans une famille de classe moyenne. Née fille au lieu d’être le garcon désiré par le père, , elle se vit “en creux” et se réfugie dans les fantasmes. Mais en grandissant, la narratrice , passant du tu au je , s’approprie sa féminité jusqu’à la transmission à sa propre fille.
Camille Laurens évite l’écueil du pur réquisitoire féministe grâce à une écriture ciselée et des jeux constants avec la langue : des moments de rire, de brisure , de violence… qui illustrent bien la complexité du féminin aujourd’hui comme hier.
Un livre de combat, peut-être, pour l'auteure " Camille Laurens ". Car comment éviter la discrimination sociologique du bébé dès sa naissance : fille ou garçon. Ainsi débute la perception pour la gent féminine d'une lutte qui sera pleine de déboires, de subir le long parcours des désillusions, de tomber dans des chausse-trappes et de sempiternels combats pour faire et avoir sa place dans la société.
Si le besoin de reconnaissance de l'homme, représente un aspect important de sa personnalité, il ne doit en aucune façon le faire au détriment de la femme. Faut-il donc en permanence le besoin de créer une identité Femme ; pourquoi ne pas admettre le dimorphisme une bonne fois pour toute et enfin mettre le genre sur un pied d'égalité, chacun comportant un potentiel absent de l'autre.
D'entrée de lecture, il appert que la naissance d'un garçon est grandement souhaitée. Aussi quelle déception pour le père, qui doit cacher celle-ci, sous des allures de fatalisme. Ainsi arrive Laurence, au sort tout tracé, et dont l'univers sera la procréation, la cuisine et la religion. Quel constat ? Quel avenir ? Quel destin ?
" Fille " concocte avec des mots crus, hardis, mais néanmoins concrets, le parcours non pas hors du commun d'une fille, d'une adolescente et enfin d'une femme mais le devenir de celui de la majorité des femmes. Une absence de réaction qui devient une résignation pour certaines et l'occasion de s'affranchir de la tutelle des hommes pour s'épanouir, pour d'autres.
Un livre réflexion, qui doit même si l'on n'apprécie guère le côté reportage de ce livre, offrir à tous, et de fait, faire appréhender la réalité traversée par les femmes tout au long de leur vie, sans tomber dans un manichéisme de façade et d'actualité.
Finalement, Fille c'était pas si mal.
Il faut passer les premières pages consacrées à la naissance de l'héroïne, qui sous prétexte de planter le décor, souffrent d'une certaine lourdeur.. On dirait un orchestre de jazz qui reprendrait sa phrase musicale fétiche ad libitum. À vous donner la nausée. J'en étais arrivée à me dire que la suite allait vraiment être longue si le reste du roman était du même acabit.
Fort heureusement la suite s'arrange et s'équilibre. Sans sombrer dans l'écueil du militantisme féministe à outrance. Ce qui était ma crainte
Un s'agit d'une juste exploration de la manière dont une fille devient fille (la phrase fonctionne aussi très bien avec « femme » grâce à Simone), par rapport aux garçons, mais surtout au regard de la société, de son époque, des copines et de la famille.
C'est fin, juste, sans chichi. On explore ainsi trois phases clés dans la vie d'une femme : devenir femme, devenir mère, quand sa fille devient adulte.
L'époque a toute son importance dans ce roman, puisque notre héroïne débarque dans ce flou artistique un peu déstabilisant, mais si foisonnant, des années 60/70. Eh oui, à ce moment-là les femmes ont enfin eu le droit de travailler sans en référer à leur mari, le droit d'avoir un chéquier, d'avoir un enfant ou pas.
Les salons des arts ménagers ont vite été relégués à une coutume d'époque antique, par les festivals de musique. Les écoles sont devenues mixtes. Tout à coup, les garçons et les filles, se sont retrouvés mélangés, sans mode d'emploi. Alors chacun a inventé ses codes, a tenté de décrypté l'autre, cet inconnu. Car en ces temps-là, on ne parlait pas de tout ce qu'il se passait sous les tricots de corps et encore moins sous la ceinture. Déjà les ragnagna, c'était tout une affaire de femme passée sous silence. Alors évoquer la sexualité…bouh. D'où la difficulté pour les filles de l'époque à trouver les informations fiables et à se construire d'après elles dans leur relation au garçon.
Et que je te fais des remarques sexistes, des blagues graveleuses, quelques gestes déplacés. C'est normal, non ? Si les femmes n'exhibaient pas leurs guiboles comme ça, il y aurait moins de problèmes.
Il y a aussi les mâles qui se protègent mutuellement des maux qu'on leur reproche. Ils se couvrent les uns les autres dans un esprit de confrérie anti-femme assez abject.
Voilà en résumé ce qui se passait à l'époque. Ce qui je l'espère, se passe moins à l'heure actuelle, encore que c'est jamais gagné ; ne serait-ce que quand on voit les USA et le droit à l'avortement qui prend l'eau. Attention aussi à ne pas sombrer dans l'excès inverse ; pour exemple mon fils de 13 ans qui me dit que les profs sont sexistes contre les garçons à force de vouloir protéger les filles.
Bref, c'est pas facile, mais déjà, quand on communique plus franchement, qu'on évite les tabous et les non-dits, un grand pas est fait pour aller vers l'autre.
Alors, faut-il le lire ? Oui. C'est de la belle ouvrage. Même si Je ne suis pas dithyrambique au point de l'élire meilleur livre de l'année.
En parallèle, il me semblerait intéressant d'écrire le livre « Garçon » en miroir…
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