« Ses phrases mélodiques, la puissance de ses images, sa prosodie parfaite, son humanité profonde, sa mystique personnelle, son lyrisme enfin comptent parmi les plus impressionnantes manifestations poétiques en langue française des quarante dernières années. »
Ainsi s’exprime Benoit Mouchart dans la postface de ce recueil.
Brigitte Fontaine, connue comme chanteuse, comédienne et dramaturge, est aussi une poète à la parole très libre. Sa poésie poil à gratter, est insolente et rebelle. Elle se moque de la bienséance et ça bouscule et ça dérange.
Prenant le contre-pied pour servir la cause des femmes et dénoncer le patriarcat, elle raconte l’histoire de cette petite fille qui se rêve homme. Humour grinçant.
« Quand je serai grande, je serai un homme comme papa. Je saurai prouver que j’ai des couilles et le sang coulera beaucoup à cause de ça. »
Œdipe et son destin tragique revient à plusieurs reprises, comme un leitmotiv des cruautés du destin. L’auteure s’interroge : pourquoi a-t-on infligé la souffrance à cette pureté « dans la clarté du soleil » ? Oui, pourquoi…
« Sale histoire. Torsion de l’histoire, déraillement des trains affolés par la culpabilité blafarde et barbare du patriarcat le plus vache et le plus castrateur. »
La perte des sens prend ici toute son importance, elle est racontée à travers des figures mythologiques, une sainte, et même le Père Noël ! Que ferions-nous sans la vue, l’ouïe ou le toucher ?
« Ils m’ont crevé les yeux et ils m’ont raconté le film après. »
Oui, on peut l’affirmer, Brigitte Fontaine ne mâche pas ses mots, elle dit ce qu’elle a à dire dans une poésie coup de poing. Et ça fait du bien !
Ce recueil est illustré de dessins à l’encre de Victor Hugo, et j’ai trouvé une certaine connivence entre les dessins sombres et torturés et les textes de Brigitte Fontaine.
Dans son style bien particulier, rythmé et imaginé, Brigitte Fontaine nous conte l'histoire de Ignatio qui rencontre enfin sa belle Betzabé, qu'il présente à sa mère mais tout ne se passe pas comme il aurait voulu.
Conte plein de fantaisies, de poésie, décalé vivant et vibrant, on se laisse porté (ou pas) par les mots de Brigitte Fontaine qui écrit comme elle parle. Pas toujours facile à suivre ses divagations nous emmènent dans des mondes imaginaires et colorés.
Une bulle d'oxygène que cette histoire d'amour, de rêves et de contrariétés emplie de douceur et de douleurs.
Une parenthèse qui allège le quotidien.
« Je mesure un mètre soixante-neuf, je suis bourrée d'alexandrins et de séries noires, je suis une femelle francophone de race blanche »
Ça commence comme ça. Alors imaginez la voix de Brigitte Fontaine, à la diction incomparable, et le ton est donné. C'est parti pour deux heures d'audition inoubliables.
Brigitte Fontaine fait son portrait, portrait en déshabillé de soie… de soi.
Une introspection poétique jubilatoire.
Elle passe de petits faits du quotidien à de profondes considérations.
Elle alterne l'humour et la réflexion, la tendresse et la révolte, le rêve et le désenchantement, l'extravagance et la simplicité.
Ce sont des confidences, des hurlements, des chuchotements.
Le passage où elle évoque son père est particulièrement émouvant, tout en tendresse et en délicatesse.
Je le réécouterai plusieurs fois tant il est riche. Combien de fois j'ai ri, j'ai approuvé, j'ai surenchéri.
Il y a dans ces mots une sincérité rare, une grande objectivité sur elle-même.
J'adore ce côté bravache et déjanté de Brigitte Fontaine, et c'est formidable d'avoir pu l'écouter en audio-livre, ça rajoute une dimension extraordinaire.
Le lire sans entendre sa voix doit être frustrant.
j'adore brigitte fontaine et son côté déjantée, mais je la préfère nettement en chanteuse
Fatrasie
Colère noire ; rien
Vers luisants
La vieille prodige
La reine du mardi-gras ; un vitrail de plus
Paroles d'Evangile
L'onyx rose
Chute et ravissement
Un vitrail de plus
Les hommes préfèrent les hommes
Portrait de l'artiste en déshabillé de soie
Les charmeurs de pierres
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