Entretien avec Vanessa Bamberger : la souffrance à l’école est-elle un passage obligé ?
Après Le jardin interdit, j’avais besoin d’un petit intermède. Le confinement a cela de bon, c’est qu’il vide la PAL. La chambre écarlate de Nicci French m’ayant profondément ennuyée, je suis allée du côté de Brigitte Aubert.
Une belle jeune femme épouse son Prince Charmant, Arnaud et vit dans son manoir en compagnie de la duègne, celle qui a élevé Arnaud, maîtresse absolue de la maison et qui ne voit pas d’un bon œil l’arrivée d’une peut-être rivale.
Entre deux séances de shopping, elle rend visite à sa sœur à la tête d’ un cabinet d’expert comptable. Là, des policiers viennent les questionner au sujet d’un meurtre commis dans l’immeuble vis-à-vis, séparé par une cour intérieure. Oisive de chez oisive, Emilie va se passionner pour le crime et, aussi, un peu pour le « petit Cerdan », l’inspecteur chargé de l’affaire.
OK, on épouse son Prince Charmant, mais à la fin, l’oisiveté plombe les journée d’Emilie qui décide d’aller faire un tour et du rangement du côté de l’aile désaffectée du château. Là, elle trouve une petite mine, entre autres, les lettres de sa belle-mère, une ancienne nursery, un piano désaccordé... où l’on découvre que le tableau familial idylique se fendille grave.
Surtout ne pas franchir la porte au fond du couloir, c’est Arnaud qui l’en prie. Bien sûr, Emilie passe outre et….
Un polar qui se lit très vite. Emilie est quelque peu agaçante de naïveté, un joli cliché d’imbécile heureuse ! Certaines scènes sont téléguidées, très clichés, mais bon, j’ai passé une soirée fort agréable avec ce livre et c’est bien là l’essentiel pour moi avec un polar. J’ai connu de meilleurs Brigitte Aubert
« Je suis ce qu’on appelle une tétraplégique. Et, non contente d’avoir perdu l’usage de mes membres, j’ai réussi le grand chelem : interruption de l’image et du son toutes nos émissions sons suspendues pour le moment. Je suis muette, aveugle, immobile. En clair : un légume vivant ».
Victime d’un attentat où son amoureux a laissé la vie, Élise se décrit avec un humour grinçant en début du livre.
L’ouïe, le seul sens qui lui reste lui permet d’être attentive à tout ce qui se passe autour d’elle, question de survie. Elle a pour elle d’attirer la sympathie ou la compassion, ou la curiosité, ou la méchanceté (rayer les mentions inutiles s’il y en a)
Alors qu’elle attend Yvette, à l’ombre, Virginie, une petite fille lui raconte l’histoire de Victor, un petit garçon mort dans les bois, puis celle de Charles-Eric, Renaud, Michaël. meurtres non encore élucidés. Pourtant, la gamine sait qui les a tués : La mort des bois ! Mais attention, faut surtout pas le répéter, la mort des bois pourrait encore tuer un petit garçon, d’ailleurs, aux gendarmes qui l’ont interrogée, les petits garçons étaient des copains, elle n’a rien dit, peut-être aussi pour une autre raison.
Alors, elle va s’intéresser à cette petite fille, faire connaissance avec le papa puis la maman. Ils vont même devenir amis. Hélène s’autorise quelques confidences tout comme Paul. Le couple n’a pas l’air au mieux de sa forme.
L’inspecteur vient souvent au domicile d’Élise parce qu’il sent qu’elle en sait beaucoup, qu’elle cogite, subodore, se rétracte, enquête au péril de sa vie. Elle ne peut pas s’exprimer, alors ça bouillonne, la colère est là, mais ne peut sortir.
Et puis, tous ces crimes proches de chez eux, dans leur entourage, ça vous remue un être humain.
Brigitte Aubert sait faire monter la mayonnaise, la tension, impossible de lâcher le livre. Et que ça va dans un sens et que ça se retourne. Oui, vraiment j’ai apprécié ce livre… Sauf la fin que j’ai trouvé un peu brouillonne et mal ficelée, comme si elle n’avait pas su comment nous dévoiler le dessous des meurtres, la petite cuisine du ou de la meurtrière.
Ce petit bémol passé, je n’ai quand même pas pu m’arracher du livre tant que je ne l’ai pas eu terminé.
Ne pas pouvoir sortir permet de libérer l’étagère « à lire » !
Si vous aimez l'humour noir, l'esprit macabre, alors laissez-vous emporter par ce récit écrit de main de maître par Madame Aubert. Elle s'est lâchée pour le plus grand plaisir des lecteurs aimant ce genre de littérature qui sort de l'ordinaire flic à la recherche du meurtrier.A déguster près d'une cheminée ou à défaut d'un radiateur.
Malgré le côté glauque du personnage, son handicap, Madame Aubert nous entraîne sans équivoque dans un thriller de premier ordre, à vous tenir en haleine jusqu'au bout, sans fioritures inutiles.
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