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Boris Razon

Boris Razon

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Avis sur cet auteur (6)

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    Couverture du livre « Palladium » de Boris Razon aux éditions Stock

    Nina Capuchon sur Palladium de Boris Razon

    Boris Razon a 29 ans, il est journaliste, il dirige Lemonde.fr. Il a une vie sympa, une compagne et des parents aimants, des amis fidèles.

    La "métamorphose" commence un matin par des fourmis dans les doigts, puis arrive la douleur dans le dos, dans la poitrine, signes avant-coureurs non...
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    Boris Razon a 29 ans, il est journaliste, il dirige Lemonde.fr. Il a une vie sympa, une compagne et des parents aimants, des amis fidèles.

    La "métamorphose" commence un matin par des fourmis dans les doigts, puis arrive la douleur dans le dos, dans la poitrine, signes avant-coureurs non décryptés par les médecins. Il va être terrassé par une forme atypique et particulièrement grave du syndrome de Guillain-Barré. Cette maladie auto-immune qui détruit le système nerveux périphérique peut conduire à la tétraplégie. Pour Boris Razon, ce sera la lourde peine : 14 mois d'hospitalisation dont 6 mois en réanimation, quelques semaines d'emprisonnement en soi, coupé cruellement des autres et du monde, enfermé vivant dans une enveloppe inerte, perclus de souffrance, rattaché à des machines qui le maintiennent en vie, dans l'impossibilité de communiquer. Il va passer du statut d'homme debout à celui de "poulpe endormi".

    Pour raconter sa plongée en enfer, l'auteur a opté pour le roman plutôt que le témoignage. Le récit est à la première personne, le narrateur s'adresse directement au lecteur en le prenant à témoin de ce qui lui est arrivé. Il installe une promiscuité en utilisant le tutoiement "il fallait que je lui parle, ça m'a permis de le faire respirer".

    Après une première partie écrite en mode thriller, un compte à rebours bien ancré dans la réalité, le récit entraîne le lecteur dans un univers fantasmatique sombre et apocalyptique, créé par le malade en proie aux peurs les plus intimes. Le cœur du livre, ce sont ces hallucinations, une incursion dans les strates les plus profondes d'un être, dans ces zones ténébreuses de l'inconscient où le conscient n'a plus de prise. Dans son monde irréel, Boris fait d'étranges rencontres, livre de vains combats contre toutes sortes de créatures délirantes, il va même jusqu'à tuer pour survivre et sauver les siens.

    J'ai trouvé cette deuxième partie beaucoup trop longue et sa lecture éprouvante. J'étais mal à l'aise dans ce statut de voyeuse. Je n'avais aucun doute sur la qualité de l'écriture mais je ne prenais aucun plaisir à lire ce récit déjanté, souvent gore, obscène parfois. Je tournais les pages en apnée, me raccrochant aux petits bouts de réalité que sont les extraits bruts du dossier médical qui balisent tout le livre ; je les décryptais minutieusement à la recherche du moindre indice annonçant la reddition de la maladie.

    J'ai souvent décroché jusqu'à ce que la troisième partie (très courte), la remontée, le retour à la vie, récupère toute mon attention. Boris reprendra les commandes de son corps mais la métamorphose aura eu lieu...

    Palladium est un livre troublant dont on ne sort pas indemne parce qu'il est porteur d'une charge émotionnelle intense et qu'il entrouvre en nous des portes que nous aurions préféré laisser fermées.

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    Couverture du livre « Palladium » de Boris Razon aux éditions Stock

    Emilie Dontenville de MOLLAT sur Palladium de Boris Razon

    On compte aujourd'hui un certain nombre de textes de référence écrits sur le thème de la maladie. Le premier qui vient à l'esprit est souvent "Mars" de Friz Zorn, un récit paru dans les années 70 qui évoque le cancer et ses origines psychologiques - tous ceux qui l'ont lu se...
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    On compte aujourd'hui un certain nombre de textes de référence écrits sur le thème de la maladie. Le premier qui vient à l'esprit est souvent "Mars" de Friz Zorn, un récit paru dans les années 70 qui évoque le cancer et ses origines psychologiques - tous ceux qui l'ont lu se souviennent de sa première phrase, aussi lapidaire que terrible : «Je suis jeune et riche et cultivé; et je suis malheureux, névrosé et seul».

    On peut citer aussi A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie d'Hervé Guibert -autour de Michel Foucault et du sida-, D'autres vies que la mienne d'Emmanuel Carrère, ou encore La Maladie de Sachs de Martin Winckler.

    Aujourd'hui, il faudra aussi compter sur Palladium, un premier roman paru aux éditions Stock écrit par Boris Razon. Son sujet : la brusque descente aux enfers d'un homme qui se retrouve paralysé en quelques jours et les six mois qu'il passe sur son lit d'hôpital, en proie à de nombreuses hallucinations. Que Palladium soit en partie autobiographique importe peu finalement, ce que l'on retient plutôt est sa grande richesse narrative. Les cent premières pages se lisent comme un compte à rebours implacable, où la maladie s'immisce petit à petit dans le corps de notre héros -un journaliste issu d'un milieu bourgeois, un peu hypocondriaque, mais plutôt heureux de vivre. Viennent ensuite l'hospitalisation, et la métamorphose du corps paralysé : «Immobile, imperturbable, impénétrable, derrière mes yeux paralysés, j'étais devenu le sphinx.» Boris Razon nous emmène avec lui dans un voyage étonnant où l'on croise pirates, prostituées japonaises, et personnel infirmier, le tout au rythme d'un respirateur capricieux qui laisse notre héros toujours au bord de l'étouffement. Entre récit épique et aventures cauchemardesques, le texte se lit d'une traite, et nous fait passer par toutes sortes d'émotions - de la compassion à l'angoisse, de la stupéfaction au fou rire. Belle surprise de cette rentrée littéraire, sachez que Palladium est aussi pressenti pour Prix Goncourt -certains à la librairie sont intimement persuadés qu'il le remportera. Un conseil : ne passez surtout pas à côté de ce très grand livre !

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    Couverture du livre « Palladium » de Boris Razon aux éditions Stock

    VANILLE LN LECLERC sur Palladium de Boris Razon

    Le sidérant roman de Boris Razon s'ouvre sur un compte à rebours : 64 jours avant la "métamorphose" qui va faire de lui "un homme sans âge et un meurtrier". Alors qu’il est en voyage avec Caroline, qu’ils s’aiment et que la vie est pleine de promesses, cet homme de 30 ans, heureux, bon vivant,...
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    Le sidérant roman de Boris Razon s'ouvre sur un compte à rebours : 64 jours avant la "métamorphose" qui va faire de lui "un homme sans âge et un meurtrier". Alors qu’il est en voyage avec Caroline, qu’ils s’aiment et que la vie est pleine de promesses, cet homme de 30 ans, heureux, bon vivant, au corps jeune et triomphant, qui goûte le bonheur du soleil, des bains de mer et de la cigarette, puisque "fumer, c'était vivre, s'infliger soi-même du mal et en jouir", ressent les premiers symptômes – infection, virus, bactérie, maladie rare ? on ne saura jamais – d'un mal mystérieux, pernicieux, qui sans coup férir l'atteint, le paralyse de douleur, l'asphyxie. En l'espace de quelques jours seulement, le voilà perclus, inerte, privé de sensations, de paroles et de respiration, prisonnier d'un corps devenu insensible, pur esprit incarcéré dans une enveloppe de chair végétative. Une intelligence, une mémoire, une âme, avec "son corps pour sarcophage".

    «La métamorphose avait eu raison de moi. Je m'étais presque entièrement éteint, maintenu en vie par trois tubes et un petit fil logé dans mon cerveau. Et maintenant, en cet instant, je revois ma famille et mon amoureuse ce jour-là [...]. Je me disais : “Ils vont partir ou mes yeux vont se fermer. Bientôt je ne les verrai plus”...»

    Sauf que Boris Razon narre ce cauchemar comme une épopée et qu'en définitive, c'est lui, l'homme-sarcophage immobile, qui met les voiles pour une longue traversée en solitaire, qui sous sa plume devient un récit épique, une descente aux enfers chimérique, envahie d'hallucinations et de dangers, de visions d'épouvantes, de réminiscences, de bruits environnants... La déchéance physique n'est que la partie apparente de la "métamorphose" subie. Loin du monde "réel", enfermé dans une "semi-conscience psychotique", il découvre, dans les abysses les plus profondes de son psychisme, une autre réalité, à plusieurs dimensions, dans une sorte de fête en son honneur peuplée d'inconnus menaçants et peu recommandables.

    Tout ceci ressemble à un chaos, aux cercles de l'enfer de Dante, à une lutte intime mais à travers cette chute, se joue aussi une métamorphose spirituelle, quelque chose d'un rite initiatique, qui passerait par l'épreuve, l'abandon, la confrontation avec le mal, la traversée des ténèbres, comme si, au pays de la douleur, l'auteur visitait son inconscient empli d'angoisses archaïques, une contrée étrange où tout est à la fois dangereux, hostile, bizarrement obscène. De cet univers parallèle, il est tenu en vie par la présence solaire de Caroline, qui fait tout pour le sortir de sa capitale de douleur en l'attirant à elle. Comme nous, avec nous, Caroline détaille les dossiers médicaux, égrenés en marge du récit, un enchevêtrement de tests, d'analyses et d'observations cliniques dans lesquels on tente de déceler le moindre signe de l'amélioration de l'état de Boris.

    La lecture de Palladium nous confronte au huis-clos infernal d'un homme enfermé en lui-même, hanté par la peur de mourir, habité par la honte de ne plus s'appartenir, dévoré par la solitude et la douleur. C'est une lecture intense, tendue, éprouvante, violente qui nous entraîne loin en nous-mêmes, dans la complexité des êtres humains, trop humains que nous sommes.

    "C'était lui ou moi, lui et sa beauté solaire, sa joie de vivre, son plaisir débordant à fumer, à boire, à prendre ce qui était devant lui [...] ; ou moi, boiteux, handicapé, insensible, perdu dans d'insondables abîmes..."

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    Couverture du livre « Palladium » de Boris Razon aux éditions Stock

    Sandy Lafosse sur Palladium de Boris Razon

    Imaginez... vous avez trente ans, une femme que vous aimez et dont vous êtes aimé en retour, deux jolies belles-filles, un job passionnant, lorsque subrepticement un malaise s'installe, votre corps se fige peu à peu jusqu'à vous laisser exsangue, paralysé, enfermé dans votre propre corps sur un...
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    Imaginez... vous avez trente ans, une femme que vous aimez et dont vous êtes aimé en retour, deux jolies belles-filles, un job passionnant, lorsque subrepticement un malaise s'installe, votre corps se fige peu à peu jusqu'à vous laisser exsangue, paralysé, enfermé dans votre propre corps sur un lit d'hôpital, sans même que vous sachiez pourquoi. Vient alors la transformation, la traversée du miroir.



    C'est un récit aussi fort que bouleversant que nous livre Boris Razon dans ce premier roman, compte rendu à l'écriture magnétique de la terrible expérience qu'il a vécue : se retrouver pris au propre piège de son corps. Palladium n'est en aucun cas une autofiction tout ce que rapporte ici Razon est la stricte narration de son ressenti pendant ce mois de captivité intérieure.



    Ce fascinant premier roman se présente comme un kaléidoscope entremêlant des extraits bruts de son dossier médical fil conducteur de l'enquête menée par la médecin pour tenter de comprendre le mal dont il est atteint mais aussi de sa vie intérieure, celle de son esprit plongé dans un monde de douleur, de violence et de sexe. Cette construction habile qui laisse voir au lecteur ce qui passe simultanément autour du corps du narrateur et dans son espace psychique fait de Palladium un roman qui n'a strictement rien à voir avec la littérature parfois misérabiliste de la maladie.



    Dans ce roman de l'expérience et de la métamorphose dont le processus d'écriture semble presque relever de la catharsis, Boris Razon met en mot sa vie intérieure, ces moments de délire hallucinatoire, ce monde fantasmagorique peuplé de putes japonaises et de mercenaires qui veulent sa peau. Car c'est un véritable champ de bataille qu'est devenue la vie psychique de l'auteur, habité en permanence par la violence et un sentiment de persécution qui ne lui laissent aucun répit. Razon parle à son lecteur, lui donne, les clefs de ce monde, tente de le rassurer et de lui faire voir les dédales effrayants qu'il a traversés avant d'entamer ce qu'il qualifie de véritable transformation.



    Car ce calvaire prendra heureusement fin, peu à peu Boris Razon reprendra possession de son corps, mais ressortira complètement métamorphosé de cette expérience traumatique, c'est un nouveau lui qui naît, un homme différent qui a parfois du mal à comprendre ce nouveau lui-même qu'il est devenu.



    L'on ne peut que ressortir profondément bouleversé, étourdi de la lecture de Palladium, tant elle retrace avec force l'expérience profondément marquante, déstabilisante qu'à vécu l'auteur. Certes, certains passages s'avèrent trop longs, parfois presque impudiques, mais l'on oublie vite ces quelques défauts tant ce premier roman, cette expérience brutale hypnotise, touche et émeut.

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