Le jury de la 16e édition, présidé par Jean-Christophe Rufin, a délibéré
C’est certain, lorsqu’on ouvre L’homme qui aimait les plantes, on a l’impression de feuilleter un herbier. Les aquarelles de Benoit Blary semblent tout droit sorties d’un traité de botanique elles sont magnifiques de couleur et de précision. S’y rajoutent les anecdotes concernant la découverte et l’usage de chaque plante.
Toutes ces plantes ne sont pas là par hasard, elles ont un lien direct avec ce pharmacien et ethno pharmacologue né en Moselle dans les années 50 et au patronyme prédestiné : Jacques Fleurentin.
Loin d’une didactique pesante, cette biographie nous permet de rencontrer l’homme passionné et pétrit d’humanisme et de le suivre à travers ses voyages dans le monde. Sur ses pas, nous traversons l’Afrique, la Perse, l’Arabie, l’Asie, les Galapagos… Chaque voyage est l’occasion de rencontres avec les autochtones et un partage de leurs connaissances de la flore. Les médecines traditionnelles, qui ont fait leurs preuves depuis des millénaires, savent utiliser les propriétés médicinales des plantes que nous offre la nature. Et c’est cette richesse qu’il est important de connaitre pour fabriquer nos médicaments de demain.
Dans de nombreux pays, l’utilisation des ressources naturelles est importante pour fabriquer des médicaments à base de plantes, une alternative aux molécules chimiques.
« La demande est forte aussi dans les pays du Sud qui n’ont pas accès facilement aux médicaments, importés et couteux. Selon l’OMS, 80% des habitants de la planète n’ont accès qu’aux médecines traditionnelles. »
L’auteur nous apprend également que l’exploitation de ces plantes médicinales génère un revenu aux pays et aux peuples qui les ont fait connaitre, ceci ratifié par une convention de l’ONU. Il y a donc une éthique dans la commercialisation de ces savoirs ancestraux, et c’est rassurant.
« Mais il n’est pas question de nous approprier ces savoirs qui appartiennent aux ethnies qui les ont découverts. Ils ne sauraient être exploités par de grands laboratoires pharmaceutiques qui se rendraient coupables de biopiraterie. »
Les illustrations nous font voyager et nous éblouissent tout en nous apprenant un tas de choses passionnantes.
Au-delà de la biographie d’un ethno pharmacologue, c’est un roman humaniste qui parle du partage des savoirs et des propriétés médicinales immenses et encore peu connues des plantes du monde entier. On ne peut qu’espérer que cette vision idéaliste, éthique et humaine soit la réalité et que la nature soit toujours respectée.
Cet album retrace l’histoire d’Andrew Taylor Still, pionnier de l’ostéopathie. C’est une biographie qui raconte une histoire personnelle, dans son contexte historique, en même temps qu’un destin scientifique déterminant.
L’ostéopathie est née des conditions de vie rude des pionniers de l’Ouest américain ainsi que des terribles hôpitaux de la guerre de Sécession où les blessés n’avaient aucune chance de s’en sortir.
Andrew Taylor Still, fils d’un Pasteur méthodiste, embrasse la même carrière que son père dans une Amérique où la médecine consiste à soulager le malade à doses d’alcool, d’opium, de Calomel ( puissant pesticide). A pratiquer saignées, purges et ventouses, qui , souvent, achevaient le patient, déjà affaibli par la maladie. Il sillonne donc le territoire américain aux côtés de son père , apprend beaucoup de la médecine indienne et se trouve confronté aux enjeux de l’esclavagisme. Lui qui est contre l’esclavage, est enrôlé durant la guerre de Sécession, tout d’abord en tant qu’infirmier , chirurgien de façon non officielle puis commandant d’un régiment de miliciens du Kansas. C’est à l’âge mur, après une suite de drames familiaux qu’il entreprend des études approfondies de chirurgie et d’anatomie puis commence à envisager une autre manière de soigner certaines maladies sans avoir recours à la « médecine héroïque » (car il fallait avoir de l’héroïsme pour supporter les poisons que prescrivaient les médecins), ni au bistouri. Il repositionne une vertèbre ou dégage la circulation d’une veine, il replace une articulation déboitée. Après des années de rejet par les médecins, qui par peur, le décrédibilisent auprès des populations, vient le succès, la reconnaissance de sa méthode et ainsi l’avènement de l’ostéopathie.
Les aquarelles de Benoît Blary, aux traits fins et aux couleurs subtiles sont magnifiques et illustrent à merveille le destin hors norme d’Andrew Taylor Still.
Passionnée par la nature, et les plantes, j'ai beaucoup aimé en apprendre plus sur l'ethnopharmacologie.
Nous suivons les voyages de Jacques Fleurentin, pharmacien de formation, qui part à la découverte des plantes médicinales et des usages traditionnels. Un savoir qui se transmet oralement, et qui malheureusement pourrait tomber dans les oubliettes si personne ne cherchait à le retranscrire.
Il est évident que la médecine allopathique, et les médicaments chimiques, sont une avancée réelle pour certaines maladies, mais cette bande dessinée nous fait une piqûre de rappel : ces traitements chimiques ne sont pas forcément miraculeux et peuvent avoir des effets secondaires importants (sans parler de tout le côté capitaliste de l'industrie pharmaceutique et de son lobbying) . Parfois il peut être bon de s'en remettre à des choses plus naturelles.
J'ai donc trouvé cette bande dessinée fort instructive. Elle permet d'avoir un autre regard sur la phytothérapie, jugée bien souvent inefficace, parfois à tort. De plus, les illustrations sont vraiment réussies, surtout celles des plantes.
A noter que certains mots employés sont des termes botaniques, qui ne sont pas forcément connus de tout le monde.
J'étais au départ un peu sceptique quant au sujet de cette BD, qui m'a été prêtée, l'histoire de l'homme qui a créé une nouvelle pratique médicale, l'ostéopathie. Mais rapidement, j'ai vraiment été charmée par les illustrations à l'aquarelle, représentant de magnifiques paysages du Midwest américain.
Ensuite, j'ai eu l'agréable surprise de pouvoir suivre une partie de l'histoire des Etats-unis du XIXe siècle, cela permettant de mieux comprendre la guerre civile ou de sécession entre 1861et 1865. Les explications historiques sont très claires et les antagonismes entre les deux camps, le Nord pro abolitionniste de l'esclavage et les fédérés du sud pro esclavagistes deviennent alors faciles à comprendre.
Enfin un peu plus de réticences, quant à l'histoire, celle d'A.T. Still, qui après avoir œuvré comme infirmier pendant la guerre et avoir vu les conséquences de celle-ci sur les hommes (addiction à l'alcool et aux antidouleurs), décide donc de créer une nouvelle pratique médicale, écartant toute prescription de médicaments. Il va donc développer l'ostéopathie, qu'il se chargera d'enseigner à ses fils, puis dans une école dédiée à cette pratique.
Belles découvertes que ces illustrations et le contexte historique de cette BD.
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