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Aurore Guillemette

Aurore Guillemette
Aurore Guillemette a été professeur de Lettres et d'Histoire. Elle a traduit la présente sélection de fragments depuis l'éolien, le dialecte issu du grec ancien que parlait Sapphô. Elle s'attache à faire reconnaître les femmes qui ont marqué l'Histoire antique. Elle a fondé la maison d'édition Be... Voir plus
Aurore Guillemette a été professeur de Lettres et d'Histoire. Elle a traduit la présente sélection de fragments depuis l'éolien, le dialecte issu du grec ancien que parlait Sapphô. Elle s'attache à faire reconnaître les femmes qui ont marqué l'Histoire antique. Elle a fondé la maison d'édition Belladone.

Avis sur cet auteur (1)

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    Couverture du livre « Sapphô ; l'éternelle amoureuse » de Aurore Guillemette et Aurelien Clause aux éditions Synchronique

    Marie-Hélène Fasquel sur Sapphô ; l'éternelle amoureuse de Aurore Guillemette - Aurelien Clause

    L’amour et la poésie célébrés en ces temps lointains et guerriers par une femme libre. Voilà Sapphô. Nous ne prenons pas aujourd’hui la mesure de son défi. Les écrits de Sapphô ont été traqués, comme ont été martelés les noms d’Akhenaton et d’Hatchepsout. Trop sulfureux, trop inconvenants, trop...
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    L’amour et la poésie célébrés en ces temps lointains et guerriers par une femme libre. Voilà Sapphô. Nous ne prenons pas aujourd’hui la mesure de son défi. Les écrits de Sapphô ont été traqués, comme ont été martelés les noms d’Akhenaton et d’Hatchepsout. Trop sulfureux, trop inconvenants, trop décalés, trop doux en ces temps pré chrétiens où les Dieux eux-mêmes étaient dans le camp des hommes. Lorsque l’on ouvre le merveilleux petit recueil que nous proposent une fois de plus les éditions Synchronique, soucieuses de faire revivre des textes essentiels, ne trouve-t-on pas derrière les mots épars, sauvés d’une impitoyable censure, des sentiments, des émotions d’aujourd’hui ? Et lorsque nous regardons le portrait de Sapphô retrouvé à Pompéï, si belle, si fine, son calame à la main, ne pourrait-on pas aisément tomber amoureux d’elle, vingt-six siècles plus tard ?
    Les vers isolés de notre poétesse, retrouvés parfois récemment au fil des découvertes archéologiques sur des papyrus, sont comme les pierres des temples oubliés dans le sable. A nous d’imaginer leur grandeur perdue. Peut-être un jour, dans les rouleaux brûlés d’Herculanum, découvrirons-nous par miracle les œuvres complètes de Sapphô ? Ce serait une victoire sur tous ceux qui ont voulu nous la faire oublier.
    Le grand helléniste Jacques Lacarrière, lorsqu’il était étudiant, avait accroché dans sa chambre cette citation de Sapphô :

    « Pour certains, la plus belle des choses, c’est une troupe de cavaliers ; pour d’autres un défilé de fantassins ; pour d’autres enfin, une escadre en mer. Mais pour moi, c’est de voir quelqu’un se mettre à aimer quelqu’un. »
    Sapphô n’ignorait pas qu’elle dérangeait. Mais elle savait aussi que son talent anachronique franchirait le temps et qu’elle vivrait encore longtemps à travers cette tendresse si nécessaire pour nous tous qui l’avons suivi au fil du temps.

    « Oui, je sais que plus tard, quelqu'un se souviendra de moi. »