2018 commence abruptement avec la mort des éditeurs Bernard de Fallois et Paul Otchakovsky-Laurens et celle du grand écrivain israélien Aharon Appelfeld.
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"La Ballade du Calame" est un portrait intime dans lequel Atiq Rahimi se libère des mots pour mieux raconter, en traits et en courbes, sa singulière histoire d'homme qui a fui l'Afghanistan et s'est réfugié en France. Un récit qu'il laisse s'écrire, plus qu'il ne l'écrit au fil de son calame, une tige de roseau creuse d'où s'écoule la craie blanche.
Un roman qui sort de l’ordinaire à différents égards. D’abord son format est à l’italienne, ensuite il ne s’agit pas vraiment d’un roman, plutôt de deux contes insérés dans un récit et illustrés de dessins et croquis de l’auteur.
Un livre atypique sur un sujet difficile, l’horreur du génocide au Rwanda en 1994.
Il est donc composé de deux contes rwandais, « Le chagrin de la petite chèvre » et « La genèse du lac Kivu ». A la fin lexique de mots en kinyarwanda permet de se plonger dans cette langue pour mieux comprendre la culture de ce pays.
Atiq Rahimi s’intéresse à la poétique et la rhétorique des langues. Il a quitté l’Afghanistan en 1984 pour fuir la guerre. Arrivé en France en tant que réfugié, il demande l'asile et reprend des études. Son rapport à la langue et à la littérature est très fort. Dans ce livre ses mots sonnent comme une poésie pour dire l’innommable. D’ailleurs vous pouvez retrouver sur France Culture un podcast dans les « Masterclasses » intitulé « Atiq Rahimi : Toute notre littérature est fondée sur la poésie, car c’est grâce à elle qu’on échappe à toute forme de censure ».
Il a reçu le prix Goncourt en 2008 pour son roman « Syngué sabour : pierre de patience ». Il est écrivain mais aussi cinéaste et photographe. Dans tous ses actes et paroles, il milite en faveur de la paix et de la tolérance.
« Igisekeramwanzi » : l’enfant qui sourit même à l’ennemi, pour désigner l’innocence.
Prix Goncourt 2008, amplement mérité, ce livre est d'une beauté à couper le souffle, il véhicule une puissance évocatrice incroyable ! Il sublime la femme afghane, qui habituée aux violences, à la soumission la plus totale se raconte au chevet d'un mari reposant inerte sur un matelas, entre la vie et la mort. Elle confie ses secrets les plus intimes de sa vie à son homme, en espérant que malgré les apparences de son état végétatif, il entend ce qu'elle lui dit, elle se libère de tout ce qu'elle avait enfoui en elle depuis des années. le rythme, la qualité d'écriture, les anecdotes qui surgissent du passé, mais aussi l'instant présent avec des soldats qui tirent de tous les côtés rendent cette lecture vivante et une grande empathie nous lie à cette femme remarquable.
J'avais beaucoup aimé Syngué Sabour, et depuis, je recherchais d'autres livres de cet auteur.
C'est chose faite avec "Les porteurs d'eau", roman qui s'il ne fixe pas l'unité de lieu - le roman se déroule simultanément en Afghanistan et sur l'autoroute qui relie Paris à Amsterdam - mais une unité de temps, le 13 mars 2001, deux jours après que les Talibans eurent détruit les deux Bouddha de Bâmiyân.
Tom a fui l'Afghanistan deux fois, une première fois seul, puis avec Rina son épouse. Ils vivent à Paris avec leur fille. Mais Tom, lors d'un déplacement à Amsterdam, a rencontré Nuria avec qui il envisage de refaire sa vie ...
Yusef, est porteur d'eau à Kaboul. Son père lui a enseigné le chemin jusqu'à la source qui donne de l'eau même par temps de grande sécheresse. Chaque matin, il apporte de l'eau à la mosquée pour les premières ablutions avant de livrer ses nombreux clients impatients. Il a recueilli Shirine, veuve de son frère.
La vie des deux hommes est narrée au fil de chapitres passant de l'un à l'autre au fur et à mesure que la journée puis la nuit se déroulent.
Une journée qui les verra ultimement liés.
Un roman que j'ai beaucoup apprécié.
Atiq Rahmi Les porteurs d’eau. J’avais adoré Pierre de Patience ou Singhé Sabour quel roman ! Or je ne retrouve pas la magie de ce roman ( à lire absolument si vous ne l’avez pas lu ) même si on ressent bien le thème de l’exil et la perte de repères de ceux qui sont restés ...
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