Une excellente porte d’entrée dans le Grand Siècle pour les collégiens et lycéens
« On est sans nouvelles de Céline Carenti, une étudiante âgée de vingt-deux ans. »
Céline a disparu depuis deux ans, faute de nouvelles pistes, les dossiers s’entassant, les recherches ont été abandonnées. Jules, son frère s’installe dans l’appartement, s’y enferme comme dans une coquille, pour chercher, essayer de savoir.
Jules ? Un être inadapté, perpétuel étudiant, menteur patenté, mais pas pour faire le bravache, non, par faiblesse, par gentillesse, pour mieux vivre ou rêver sa vie. Sa vie est une esquive perpétuelle.
« Le garçon a longtemps posé problème. Son comportement, sa timidité, ses mensonges, ça ne faisait pas rire. On a frôlé le psychothérapeute. Mais on a fini par se convaincre que mieux valait ce genre de crise d’adolescence que pas d’adolescence du tout. »
Jules semble être un ventre mou et l’appartement devient sa carapace. Il se cache tellement que c’est le narrateur, donc l’auteur, qui décrit les scènes.
Qui sait si, à force de fouiller dans les affaires de sa sœur, d’enquêter sur sa vie avant la disparition, il ne se trouvera pas lui-même, d’autant qu’une jeune et jolie voisine répondant au doux nom de Bérénice, entre dans sa vie et qu’un industriel allemand, amant de sa sœur, lui offre une béquille.
Le regard tendrement ironique qu’Arnaud Dudek pose sur Jules me le rend sympathique, malgré des défauts rédhibitoires pour moi.
Bien calée sur mes oreillers, je regarde avec le narrateur évoluer Jules, je l’admire de ne pas s’empêtrer dans ses mensonges grâce à une mémoire prodigieuse, je le suis dans les méandres de son aventure avec Bérénice. Je le vois évoluer doucement vers un retour à la « vraie vie » avec beaucoup moins de mensonges, vivre avec ses souvenirs et, enfin, regarder plus loin.
Les vérités sont provisoires, mais la vie est une permanence.
Alma offre un catalogue d’auteurs qui, sans faire trop de bruits, tracent une belle route.
Arnaud Dubek, je fus séduite par Rester sage et là, je confirme, votre univers me plait.
je vous remercie de m’avoir proposé votre livre. J’ai souri en lisant votre adorable dédicace. Je ne l’avais pas vu en recevant le livre car je savais que, si je l’ouvrais, je ne pourrai le refermer avant d’en avoir terminé la lecture. Voyez que te temps à autre, je puis être sage !
Céline, étudiante, 22 ans, a disparu totalement après l’achat d’une baguette de pain. Recherches assidues de sa famille pendant 2 ans. Son frère Jules s’installe dans son appartement. Se met en tête de la retrouver. Jules : autiste, solitaire, menteur mais sympathique. Où sa recherche et ses mensonges vont-ils le conduire ?
Positif : écriture légère, enlevée, légèrement ironique, des fantaisies.
Négatif : L ’intrigue n’est pas haletante. Ce n’est pas un grand roman.
Odile du Club Lecture « Des livres et vous »
Un très joli roman, le quatrième de l'auteur que personnellement je découvre. Le ton est décalé, le roman vif, drôle tout en abordant des thèmes sérieux. Il y est question de l'absence, de la disparition, de la solitude, de l'amour, de la mort, ... "Jules n'est pas guéri car on ne guérit pas de ce dont il souffre, une douleur qui ne s'éteindra pas tant que la vérité ne se fera pas sur Céline, une douleur qui ne s'éteindra peut-être jamais. Il parvient à vivre avec, c'est différent, mais c'est mieux que survivre sans." (p.167)
Jules est attachant et agaçant tout à la fois. On a envie de le secouer pour qu'il se bouge et prenne sa vie en main, qu'il ne passe pas à côté des belles rencontres qu'il fait. Et puis, on comprend qu'il lui est difficile de se lever pour aller étudier. Il est mou, mais son côté décalé, en dehors des normes et des codes le rendent sympathiques. On imagine même que les digressions d'Arnaud Dudek, souvent drôles, simples naissent dans le cerveau de Jules :
"La voisine propose alors de poursuivre la conversation chez elle, devant une tisane aux graines de fenouil -comme deux Français sur cinq, Bérénice croit aux bienfaits de l'homéopathie, qu'il convient de ne pas confondre avec la phytothérapie. Jules n'y voit pas d'inconvénient. Bien au contraire." (p.49)
C'est charmant, tendre et délicat, je n'ai pas assez d'adjectifs de ce genre pour qualifier ce roman, mais le mieux serait de faire une liste d'iceux, c'est ce qui me vient à l'esprit lorsque je parle de mon ressenti pendant et après ma lecture. Ou alors, citer des passages et encore citer, tant je me suis plu dans l'univers du romancier. Un doux moment de quiétude, sans bruit et sans fureur, mais pour autant pas sage et oubliable. Une écriture que j'aime beaucoup qui tant qu'on la lit ravit et qui, une fois quittée laisse un joli goût de revenez-y comme on dit chez moi.
Décidément, beaucoup de belles plumes poétiques, décalées, drôles, émouvantes, tendres, étonnantes, et tout et tout chez Alma.
http://www.leslecturesdumouton.com/archives/2017/02/17/34944624.html
Arnaud Dudek, c’est une manière bien particulière de raconter des histoires, avec grande simplicité mais toujours avec un ton juste, une sensibilité, une tendresse sans pour autant oublier l’ironie et la dérision. Ce joyeux mélange permet de transformer des histoires, des personnages d’une apparente banalité en un roman intéressant et qui se dévore rapidement.
Dans Les vérités provisoires, on suit le quotidien d’un étudiant, menteur pathologique, Jules Carenti. Il s’est installé dans l’appartement de sa sœur Céline qui a disparu sans laisser de traces deux ans auparavant. Il vit dans ses affaires comme dans un mausolée et tente de creuser quelques maigres pistes pour la retrouver. Mais, ce que Jules ne sait pas, c’est qu’en tentant de trouver sa sœur, il va surtout se trouver lui-même, affronter ses défauts progressivement avec l’aide involontaire de plusieurs personnages dont la belle Bérénice et un industriel allemand. Sous des allures d’intrigue policière, nous avons affaire à un personnage qui vit le passage à l’âge adulte, en quête de vérité même si elle n’est pas aussi intéressante que le mensonge.
Comme d’habitude, Arnaud Dudek est un narrateur omniscient qui n’hésite jamais à interpeller son lecteur ce qui créé à la fois une connivence mais aussi une mise à distance du récit. L’humour est toujours présent et j’ai beaucoup aimé les passages où le narrateur traduit les véritables pensées de Jules derrière ses propos. Mais après tout, les mensonges sont « plus vrais que la vérité ».
Un bien joli roman à découvrir même si j’avoue que mon préféré reste Une plage au pôle nord (je vous invite à le lire aussi).
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