Annie Wang

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Couverture du livre « Lili » de Annie Wang aux éditions Ramsay

Jo_Ly sur Lili de Annie Wang

Elle est chinoise, Lili.
Chinoise dans les années 80.
Accusée d'hooliganisme, parce que filles de musiciens, parce que libre sexuellement, parce que révoltée, elle sera condamnée à trois mois de prison.
Elle est jolie, Lili.
Même après le viol. Elle est jolie, et c'est derrière ça, derrière des hommes, des petites frappes rebelles, qu'elle va se cacher. S'offrir pour se protéger. Donner ce qui a été profané pour garder le reste intact. le tout petit reste.
Elle est seule, Lili.
Rejetée par se mère qui rêvait respectabilité. Mieux, ascension sociale.
Elle est seule quand elle recontre Roy, un américain avec sa stature d'homme, sa nonchalance de journaliste, son enthousiasme politique. Sa tendresse, son amour.
Elle est seule, Lili, sans Roy.
Sous couvert de lui faire découvrir la Chine, la vraie, c'est Lili qui part à la découverte de son pays. S'écoeure. S'inquiète. le rejette. Ne le comprend pas. Refuse de l'abandonner.
Jusqu'à ce que les événements s'enchaînent. Deviennent trop grands, tellement grands pour elle. Alors elle court, elle court jusqu'à la place Tienanmen.
C'était pourtant hier...
Complètement embarquée dans ces années 80 où la jeunesse soudain se soulève, se bat. Impossible de ne pas être gagné par cette effervescence, si bien retranscrite. Impossible de ne pas s'attacher à ce couple, tant leur lien est évident, jamais englué dans un romantisme de comptoir.
La partie historique, la découverte de cette Chine profonde, loin de Pékin, archaïque, patriarcale, est passionnante.
Mon seul reproche est ce sentiment parfois d'avoir subi un déballage de pauvreté, de drames, réels mais mal suggérés. Comme si on me listait la misère, sans se soucier subitement de la raconter