Une plume vive, des héros imparfaits et une jolie critique de notre société
Un livre comme celui-ci ne tombe pas souvent sur la table de l'éditeur. Voici, sans doute, le roman le plus mince de la rentrée... mais c'est aussi, en quatre-vingts pages, l'histoire la plus incandescente que nous ayons découverte depuis longtemps. Anne Walter nous y raconte, d'une écriture exemplaire, les relations d'un peintre de renom avec son modèle, une jeune femme qui, pour lui permettre d'accéder à la vision qu'il porte en lui, accepte la soumission telle que la décrit Fénelon dans ses propos sur le Pur Amour : "On est dévorée de zèle, on défaille, on s'humilie, on craint le courroux du Maître et son indifférence nous ferait périr." C'est beau comme au cinéma du Bresson. Dix ans après, il y a toujours urgence à lire ce livre qui brûle les doigts.
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