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Andrei Kourkov

Andrei Kourkov
Andreï Kourkov est né en Russie en 1961 et vit à Kiev. Il est aujourd'hui un écrivain ukrainien de langue russe. Très doué pour les langues (il en parle sept), il débute sa carrière littéraire pendant son service militaire alors qu'il est gardien de prison à Odessa... Son premier roman, Le Pingou... Voir plus
Andreï Kourkov est né en Russie en 1961 et vit à Kiev. Il est aujourd'hui un écrivain ukrainien de langue russe. Très doué pour les langues (il en parle sept), il débute sa carrière littéraire pendant son service militaire alors qu'il est gardien de prison à Odessa... Son premier roman, Le Pingouin, remporte un succès international. Son oeuvre est aujourd'hui traduite en 36 langues.Il a dernièrement publié Journal de Maïdan, dans lequel il rend compte des évenements qui ont soulevé son pays.

Articles en lien avec Andrei Kourkov (1)

Avis sur cet auteur (46)

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    Couverture du livre « Le coeur de kiev » de Andrei Kourkov aux éditions Liana Levi

    Ghislaine Degache sur Le coeur de kiev de Andrei Kourkov

    Avec Le cœur de Kiev, Andreï Kourkov nous entraîne à nouveau à Kiev, au mois d’avril 1919, toujours sur les traces de Samson Koletchko, ce jeune garçon qu’il nous avait fait découvrir dans L’oreille de Kiev.
    Le grand feuilleton continue donc, et que ceux qui n’ont pas eu la chance de lire le...
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    Avec Le cœur de Kiev, Andreï Kourkov nous entraîne à nouveau à Kiev, au mois d’avril 1919, toujours sur les traces de Samson Koletchko, ce jeune garçon qu’il nous avait fait découvrir dans L’oreille de Kiev.
    Le grand feuilleton continue donc, et que ceux qui n’ont pas eu la chance de lire le premier épisode, ne soient pas trop dépités, un résumé bref mais très complet en début d’ouvrage permet de lire ce deuxième opus sans aucun problème.
    Samson devenu orphelin lorsqu’il a perdu son père et son oreille droite sous le sabre d’un cosaque, a été enrôlé dans la milice. On le retrouve donc en ce mois d’avril 1919, à Kiev, avec son acolyte Kholodny, un prêtre défroqué, chargé de faire respecter l’ordre bolchevique. Sa future femme Nadejda, est employée au service des statistiques de l’administration bolchevique.
    Dans cette cité où la population, affamée, est soumise au diktat de décrets promulgués par le nouveau pouvoir bolchevique, le jeune commissaire du peuple doit veiller à l’application de ces derniers. Les habitants, eux, ont bien du mal à intégrer toutes ces nouvelles règles qui apparaissent et changent sans cesse. Le dernier décret en date promulgué par la Comrespappro, la Commission régionale spéciale pour l’approvisionnement en vivres, vient d’interdire tout commerce particulier de viande et, il faut le dire, a du mal à passer.
    Quand un meurtre est signalé dans une remise, où du sang a été découvert, que celui-ci s’avère être celui d’un cochon qui a été abattu, Samson est amené à retrouver tous ceux qui ont profité de cet abattage illégal et à enquêter sur le marché noir qui s'est mis en place.
    Le jeune Samson est tenté de relativiser l’infraction, mais la redoutable Tchéka, la police politique, se fait pressante et menaçante.
    Avec cette fiction très séduisante, Andreï Kourkov brosse à nouveau une peinture savoureuse d’une ville sous pression, où l’absurde et le comique des situations côtoient le tragique. Il nous livre une magnifique description du quotidien des habitants de Kiev, après l’accession des bolcheviques avec les différentes forces en présence, armée rouge, milice, Tchéka, Syndicat des chemins de fer...
    Les difficultés pour se loger, pour se nourrir, pour se chauffer, font alors partie du quotidien des habitants de Kiev.
    C’est un plaisir de découvrir cette ville avec Samson, soit à pied, soit en briska, cette calèche légère. Il nous entraîne de son domicile au Marché juif, à la gare et jusqu’aux banlieues lointaines pour le besoin de ses enquêtes, nous permettant de profiter du pittoresque de certains quartiers, mais aussi de saisir toute la crainte et les risques qu’il peut y avoir à errer la nuit dans certains ou même à se promener au bras de sa tendre amie.
    Un des points forts de cette histoire a été pour moi le stage d’interrogatoire auquel a participé entre autres, Samson, et au cours duquel lui sont révélées des consignes indispensables pour mener à bien les interrogatoires. L’obligation de fumer sera l’une des règles essentielles…
    Avec Le cœur de Kiev, Andreï Kourkov nous invite par petites touches à entrer dans la vraie vie de ces Kiéviens qui essaient de survivre à la dureté de leurs conditions de vie et à assister aux bouleversements de cette époque avec l’implantation progressive d’un régime impitoyable.
    Puisse Le cœur de Kiev, ce puissant roman sociologique, politique et historique, enrichissant et très divertissant, ce roman aux résonances très actuelles, permettre de ne pas oublier l’Ukraine !
    Il ne me reste plus qu’à attendre avec patience la suite de ce superbe feuilleton !
    Chronique illustrée à retrouver ici : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2024/02/andrei-kourkov-le-coeur-de-kiev.html

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    Couverture du livre « Les abeilles grises » de Andrei Kourkov aux éditions Liana Levi

    des.livres.qui.senvolent sur Les abeilles grises de Andrei Kourkov

    Tendre et amer

    En 2017, Sergueï vit en Ukraine, dans un village abandonné de la zone grise. Dans cette région du Donbass, les bombes tombent, les coups de canons retentissent à chaque instant et les échanges de tirs sont les seuls dialogues entre l’armée ukrainienne et les séparatistes...
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    Tendre et amer

    En 2017, Sergueï vit en Ukraine, dans un village abandonné de la zone grise. Dans cette région du Donbass, les bombes tombent, les coups de canons retentissent à chaque instant et les échanges de tirs sont les seuls dialogues entre l’armée ukrainienne et les séparatistes pro-russes.

    La vie de Sergueï est rudimentaire, comme d’un autre siècle. Sans électricité, son principal souci de la journée est de réussir à manger et se chauffer. Protéger ses abeilles aussi, car c’est surtout pour ses ruches qu’il craint les obus. L’apiculteur vit seul avec ses pensées et ses regrets, la nostalgie des temps heureux, les bonheurs simples du quotidien au milieu de l’horreur de la guerre.

    Pour que ses abeilles puissent butiner, il voyagera du Donbass à la belle Crimée, en passant par Zaporijjia et les divers postes de contrôles. Tout au long de son voyage il nous fera découvrir les traditions et la vie quotidienne ukrainiennes, mélange de bombes et de vodka, avec des pots de miel comme monnaie d’échange. On y voit aussi la persécution des Tatars dans la zone occupée et la vie difficile d’un peuple dans l’attente.

    Qui peut être mieux placé que cet auteur ukrainien, dont la langue de plume est le russe, pour parler des dérives de la société post soviétique et de l’absurdité de la guerre entre deux pays frères ? En l’abordant avec un style caustique, Andreï Kourkov témoigne avec justesse, humour et tendresse, mais aussi avec des espoirs que le lecteur sait déçus par l’actualité de 2022. C’est un livre nécessaire, presque militant.

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    Couverture du livre « L'oreille de Kiev : avril 1919 » de Andrei Kourkov aux éditions Liana Levi

    Ghislaine Degache sur L'oreille de Kiev : avril 1919 de Andrei Kourkov

    Dans Les abeilles grises, que j’avais beaucoup apprécié, Andreï Kourkov nous emmenait dans la zone grise du Donbass, peu avant l'invasion russe. Avec L’oreille de Kiev, c’est dans la capitale ukrainienne, en 1919, en pleine révolution qu’il nous transporte.
    Dès la première page, nous voici...
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    Dans Les abeilles grises, que j’avais beaucoup apprécié, Andreï Kourkov nous emmenait dans la zone grise du Donbass, peu avant l'invasion russe. Avec L’oreille de Kiev, c’est dans la capitale ukrainienne, en 1919, en pleine révolution qu’il nous transporte.
    Dès la première page, nous voici plongés dans un drame définissant bien la situation de l’Ukraine, et de Kiev en particulier, en ce début mars 1919 quand Samson Koletchko perd son père et son oreille droite sous le sabre d’un cosaque.
    En effet, la ville est tombée aux mains des bolcheviks en février et le nouveau pouvoir est contesté par les Russes blancs du général tsariste Denikine, par les partisans de Symon Petlioura, l’un des personnages les plus importants du mouvement national et par les anarchistes. Cela donne lieu à une véritable cacophonie révolutionnaire !
    Réquisitionné presque par hasard par la milice bolchevique, et tandis que deux soldats de l’Armée rouge s’imposent en colocataires à son domicile, notre jeune étudiant, Samson, afin de rétablir de l’ordre dans les rues, de mettre fin aux pillages va se lancer dans une enquête sur les trafics en tout genre. En échange, il recevra des coupons pour la cantine soviétique. Il pourra compter sur le soutien moral de la belle Nadedja, employée au bureau des statistiques, conquis déjà par son prénom signifiant espérance en russe. Il sera aidé surtout par son oreille droite, oreille droite tranchée certes, mais qu’il a pris soin de récupérer et de déposer précautionneusement dans une boîte à bonbons ! Il s’était aperçu, alors qu’il tapotait la boite du bout du doigt « que cette oreille détachée de lui n’avait rien perdu de son étonnant pouvoir : celui de tout entendre et de transmettre ce qu’elle entendait à son oreille interne »…
    Avec L’oreille de Kiev, Andreï Kourkov nous entraîne dans la capitale de l’Ukraine en guerre, non pas aujourd’hui, mais en 1919 !
    Et dans cette ville de Kiev où la vie quotidienne est rude, la pénurie étant quasiment généralisée, chacun essaie de trouver à manger et de survivre à sa manière. On échange, on vole, on tue…
    On retrouve dans ce roman policier historique tout le talent de Kourkov : nous présenter avec humour la folie des hommes dans toute son absurdité. Et on ne peut s’empêcher de faire le parallèle avec l’actualité et l’invasion de l’Ukraine par les Russes.
    L’écriture de Kourkov est absolument savoureuse et le roman ne se lit pas, il se dévore !
    L’auteur ukrainien y déploie une palette de personnages, tous plus fabuleux et déjantés les uns que les autres mais sur lesquels il pose toujours un regard grave et tendre.
    Comme vous l’avez compris, j’ai pris grand plaisir à lire cette enquête policière qui m’a permis de découvrir cette époque incroyable et fantasmagorique comme la décrit l’écrivain lui-même.
    Le roman, comme le stipule Andreï Kourkov en avant-propos, lui aurait été inspiré par d’authentiques documents de la Tchéka, la police secrète bolchevique, datés de 1919, documents qui lui auraient été remis par une amie d’amis.
    Grâce à son talent, son regard acéré et son imagination débordante, mariant à merveille le réel et l’imaginaire, il réussit à mettre en scène et faire revivre cette époque de façon quasiment surréaliste.
    Cerise sur le gâteau, une suite est annoncée...
    Chronique illustrée à retrouver ici : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2023/09/andrei-kourkov-l-oreille-de-kiev.html

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    Couverture du livre « Les abeilles grises » de Andrei Kourkov aux éditions Liana Levi

    ddannso sur Les abeilles grises de Andrei Kourkov

    Il ne se passe pas forcement grand-chose du point de vue de la guerre dans ce roman qui nous emmène sur une terre rongée par un conflit déjà ancien, et qui préfigurait celui actuel : la guerre du Donbass, entre l'armée ukrainienne et les séparatistes prorusses soutenus par Moscou qui débuta en...
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    Il ne se passe pas forcement grand-chose du point de vue de la guerre dans ce roman qui nous emmène sur une terre rongée par un conflit déjà ancien, et qui préfigurait celui actuel : la guerre du Donbass, entre l'armée ukrainienne et les séparatistes prorusses soutenus par Moscou qui débuta en 2014. L'essentiel est ailleurs : La guerre est là, en toile de fond, forgeant un présent compliqué pour ceux qui tentent de continuer à vivre.

    L'auteur situe ce roman dans le village de Mala Starogradivk situé en zone grise : ce n'est plus l'Ukraine, ni la Russie, ni la zone contrôlée par les séparatistes, mais une zone neutre entre les deux fronts. Un obus y a détruit l'église, mais les maisons sont debout même si certaines ont perdu leurs vitres. Ils ne sont que deux à y vivre encore, Sergueïtch et Pachka, deux « ennemis d'enfance » qui vont devoir apprendre à se côtoyer, s'ils veulent pouvoir échapper à la solitude. Deux humains, mais aussi un certain nombre d'abeilles, 6 ruches propriété de Sergueïtch, dont il prend soin avec beaucoup de douceur et même de tendresse.

    On est en hiver, les abeilles sont enfermées dans les ruches, nos deux « ennemis » se chauffent au charbon, plus d'électricité depuis déjà trois ans dans le village. Ils cheminent parfois de chez l'un vers chez l'autre. L'un reçoit la visite d'un soldat ukrainien, l'autre se rend sur le front des séparatistes. Ils récupèrent ainsi de quoi améliorer leur ordinaire. le temps passe lentement quand il n'est plus rythmé par la vie normale, que les tirs d'obus s'entendent dans le lointain, quand il faut craindre les mines en marchant dans les champs. Ils sont terriblement seuls, ces deux hommes. Vivre ainsi frôle l'absurdité, qu'y a-t-il à espérer dans cette zone perdue ?

    Le printemps arrive, et Sergueïtch décide d'emmener ses ruches butiner ailleurs, dans une zone où les fleurs ne sont pas fauchées par les tirs, où les paysages seront riants. Les paysages ne le décevront pas, la nature sera à la hauteur de son désir d'humanité, les hommes hélas pas vraiment. Par deux fois, notre ami Sergueïtch, car il est devenu notre ami, doucement par petites touches, notre ami disais-je va se retrouver confronté à la bêtise des hommes, à leur rejet de la différence, à leur jugement expéditif. Il reviendra à la fin de l'été, dans son village, tout heureux de retrouver son meilleur « ennemi »

    Un roman à la narration lente, qui nous prend dans son filet, grâce à l'écriture de l'auteur, sobre, mais aussi teintée d'humour. Sans démonstration excessive, celui-ci nous montre l'absurdité de cette guerre et chante la supériorité de la nature et des abeilles sur l'humain.