
Il y a les pour et les contre, ceux qui le détestent et ceux qui l’adorent : Frédéric Beigbeder ne laisse pas indifférent. Prisonnier de son image people, il a du mal à s’imposer comme écrivain.
Un roman français, son livre sorti à la rentrée 2009 pourrait mettre la plupart de ses détracteurs et de ses fans d’accord, à condition de prendre la peine de l’ouvrir.
L’histoire commence par un « je » et rappelle irrésistiblement le romancier. Est-ce un roman ou une confession ? Arrêté en janvier 2008 pour avoir consommé des substances illégales sur la voie publique, le héros du livre est maintenu dans une garde à vue qui se prolonge. L’occasion pour lui de faire face à sa mémoire et de laisser remonter les souvenirs de son enfance, ceux d’un fils de divorcés originaire du Pays basque qui fait partie de la bonne société parisienne.
Beigbeder ne triche pas et le texte s’en ressent, juste, sincère et très abouti. Les gamins biberonnés par la télévision, ballottés par le divorce, se retrouveront dans chaque page. Il y a dans Un roman français le goût doux-amer de l’enfance à travers lequel se devine une histoire d’amour compliquée entre deux frères.
Le romancier n’a pas voulu régler ses comptes avec son père et sa mère, comme souvent le font les écrivains quadragénaires. Il explore avec plus d’originalité et de finesse la relation plus discrète, jamais évidente qu’est la fratrie.
Karine Papillaud
Un Roman français, Frédéric Beigbeder, (Grasset), 2009
L'interview