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Un léger passage à vide de Nicolas Rey

In the mood for rehab

Un léger passage à vide de Nicolas Rey

Nicolas Rey, la coqueluche des jeunes filles brûlantes et des incorrigibles romantiques est de retour après quatre ans de silence littéraire. Une absence qu’il développe dans Un léger passage à vide, publié à l’occasion des dix ans des éditions du Diable Vauvert, la maison qui l’a découvert et qui a fait son succès.

 

 

 

 

 

 



A 36 ans, Nicolas Rey revient de loin : l’alcool, les drogues, la dépression l’ont mis en danger. C’est cette période de sa vie qu’il raconte et transpose dans Un léger passage à vide. Pêle-mêle et dans le désordre, il devient père, sa femme le quitte et il subit une cure de désintoxication. Le tout est conté dans une cinquantaine de saynètes dont le héros, toujours, est ce narrateur qu’on reconnaît si bien, un peu bavard, toujours touchant.

Le texte ressemble tant à son auteur que les aficionados l’adoreront quoi qu’il arrive, quand ses détracteurs détesteront évidemment. La mise à distance littéraire ne suffit pas à sublimer une confession qui reste très près de l’expérience personnelle.

Est-ce un récit ou un roman ? On peut le résumer ainsi : c’est un Rey, ascendant déprimé. Ceux qui attendent un texte d’écrivain sur l’addiction se tourneront plutôt vers Mille morceaux de James Frey ou Résurrection de Christophe Tison; pour la paternité, mieux vaut fréquenter Le Cosmonaute de Philippe Jaenada ou Faux père de Philippe Vilain.

Nicolas Rey gagnera dans son prochain roman à déchaîner la violence qu’il contient et qui manifestement le rend malade, mais aussi à cesser de se demander ce que ses amis germanopratins et les auditeurs de France Inter pensent de lui. Peut-être alors que son style et son démon intérieur trouveront enfin l’espace nécessaire à se déployer dans ce qu’on appellera alors son grand roman de la maturité.

Karine Papillaud

Un léger passage à vide, Nicolas Rey (Au diable Vauvert), 2010

 

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