Passionné(e) de lecture ? Inscrivez-vous gratuitement ou connectez-vous pour rejoindre la communauté et bénéficier de toutes les fonctionnalités du site !  

"Tu seras un raté, mon fils !" de Frédéric Ferney

Génial, fantasque et fin stratège

"Tu seras un raté, mon fils !" de Frédéric Ferney

Personnage hors normes, 2015 marque le cinquantenaire de la mort de Winston Churchill.
Homme politique britannique emblématique, Premier ministre, Prix Nobel de littérature en 1953, Winston Churchill avait plutôt pris un mauvais départ dans la vie avec un père qui le brimait sans cesse.
Véritable personnage romanesque, Frédéric Ferney lui consacre un essai, "Tu seras un raté mon fils !(Albin Michel), mettant en exergue la relation conflictuelle qu'il a eu avec son père mais qu'il a transcendé. Ironie du sort, il décède le 24 janvier 1965, jour anniversaire de la mort de son père, Lord Randolph.
La banalité n'a jamais été au programme !

Un biopic lui est également consacré cette année. Il sera incarné par l'acteur américain Kevin Spacey.

 

 

 
Nombre de biographies ont déjà été publiées sur ce personnage mythique qui aura façonné le XXème siècle. Aussi Frédéric Ferney préfère explorer, dans cet essai, cette relation passionnelle qu'il a entretenue avec son père qui le traitait avec mépris, le qualifiant de raté mondain. 

Cette blessure aura modelé sa pugnacité  faisant de lui un être exceptionnel, éclectique et dont les capacités ont relevé du génie, incarnant l'homme qui aura gagné la Seconde guerre mondiale. Une façon de trouver grâce auprès de ce père disparu trop tôt.
Un père issu de la lignée aristocratique des Marlborough et une mère originaire d'une famille de millionnaires américains ; Winston Churchill, était un homme bien né mais qui aura surtout été élevé par une nounou aimante et attentive.

Frédéric Ferney exprime la volonté de ce fils mal-aimé à faire fi du dénigrement dont il a été victime, devenant un combattant intrépide, révélant son goût pour le combat et la stratégie de guerre. Courageux, bravant le danger il apparaît finalement aussi fantasque que son père.
Ce père disparu à 46 ans, emporté par la syphilis et mort dans le discrédit mais auquel il n'aura pas eu l'occasion de montrer ses talents. Winston Churchill devra beaucoup, par ailleurs, à sa mère qui interviendra régulièrement pour qu'il acquiert le poste convoité.

Présent sur tous les fronts, de l'Inde à l'Afrique du Sud, dans les tranchées, les événements lui offriront largement l'opportunité d'affirmer son génie et sa capacité exceptionnelle à mener un combat et notamment à faire tomber Hitler.

Un essai construit en plusieurs chapitres courts, au ton vif et traduisant au plus près l'esprit et le milieu dans lequel Winston Churchill a évolué, le trait d'esprit et la formule cinglante demeurant ses fils conducteurs.
Portrait d'un homme qui s'est révélé hors du commun, menant ses actions avec style et doté d'une chance insolente qui le faisait ignorer le danger. Une attitude face à la vie très ressemblante à celle du père...

A lire également sur le thème d'une tendance littéraire actuelle : les biographies romancées

Hassina Mimoune

 

© Eric Rougere

À découvrir aussi

Voir plus d'articles "Chronique"