Depuis son dernier recueil de nouvelles, Tous à l'ego, paru en 2001 chez Gallimard, Tonino Benacquista aura publié quatre romans, une dizaine de bandes dessinées (dont l'excellente version de Lucky Luke avec Daniel Pennac, Lucky Luke contre Pinkerton), écrit ou co-écrit les scénarios de sept longs-métrages.
Sans oublier les diverses adaptations cinématographiques de ses propres ouvrages qu'il aura plus ou moins supervisées : cinq en tout. La dernière en date, celle de son roman Malavita, est produite et réalisée par Luc Besson, avec Robert de Niro, Michelle Pfeiffer et Tommy Lee Jones (sortie en salles le 23 octobre prochain).
Parallèlement à tous ses projets, ce fils d'immigrés italiens, devenu poids lourd de la littérature française, aura tout de même trouvé le temps d'écrire une trentaine de nouvelles. Le secret de sa productivité ? Il vient de le révéler dans une tribune farceuse publiée dans « M, le Magazine du Monde » : pour se soigner des maux de l'écrivain, dont la fameuse « leucopaginose, la maladie de la page blanche », Tonino Benacquista utilise ainsi le « véritable élixir allégorique lyophilisé du docteur Wagner », fiole de sa conception contenant des lettres de l'alphabet...
Le secret, c'est surtout le thème qui relie les six récits sélectionnés pour son dernier recueil de nouvelles, Nos Gloires secrètes. Rien d'intenable ou d'écrasant, mais des « parts lumineuses » que se partagent ces six personnages : un enfant légèrement autiste, un milliardaire pour qui l'argent ne fait pas le bonheur, un vieil antiquaire maniéré, un parfumeur consumé par un amour inavouable...
Utilisant les mécanismes implacables du roman noir et du scénario, il amène le lecteur vers la découverte imprévisible des exploits cachés de ces personnages terriblement attachants, toujours révélés par des chutes brillantes. De belles histoires, où la plume lève le masque.
Nos Gloires Secrètes, Gallimard, (2013)
Tous à l'ego, Gallimard, (2001)
Malavita, Gallimard
