
Chaque week-end, des salons du livre réunissent les deux composantes essentielles de l’édition : les lecteurs et les auteurs. Pour ces derniers, il s’agit là de moments de routine, mais aussi de gratification. Récit.
Constitués presque exclusivement d’écrivains, ils se rendent à Nice, Vannes, Saint-Etienne ou ailleurs. Chaque semaine, il y en a un, quelque part. Un salon du livre, où les auteurs, très souvent parisiens, se rendent en grappes. La sortie du week-end, en somme. Arrivés sur les lieux, la troupe de littérateurs guette le panneau « Organisation fête du livre » ou la responsable qui saura les conduire au bus les conduisant sur le site de la manifestation. Souvent un chapiteau sur la place principale. L’écrivain s’assoit derrière le pupitre à son nom, stylo en main, une rangée de ses œuvres devant lui. C’est parti pour un week-end réunissant des centaines d’auteurs, mobilisant des dizaines d’employés et de bénévoles, attirant des milliers de visiteurs.
Pour une bonne part, des curieux qui passent par là et ont aperçu un chapiteau dont l’entrée est gratuite. D’autres sont venus faire leur marché littéraire, et profiter de l’occasion, une fois par an, d’opérer une razzia de titres et voir des auteurs qu’ils ont lus. Certains viennent encore pour féliciter un écrivain admiré ou examiner de près des célébrités. Pour l’auteur, l'événement sera l'occasion de rencontres avec des lecteurs, de discussions avec des libraires ou des voisins de rangée et, souvent, d’attente. On distingue plusieurs catégories. Ceux qui patientent en lisant le journal. Ceux qui interpellent le chaland avec des techniques de poissonnier. Et ceux qui dédicacent leurs best-sellers à tour de bras, contemplant parfois la file de personnes s’amassant devant eux. « Ce week-end, j’ai vendu deux livres », explique dans un sourire un jeune auteur talentueux, mais méconnu, pourtant publié chez Gallimard. Il faut dire que les acheteurs potentiels peuvent être dépassés par l’abondance de l’offre.
© Ville de Montpellier