Passionné(e) de lecture ? Inscrivez-vous gratuitement ou connectez-vous pour rejoindre la communauté et bénéficier de toutes les fonctionnalités du site !  

Réseaux sociaux & Cie Le commerce des données personnelles de Franck Leroy

Le cyber espace : on y vend tout !

Réseaux sociaux & Cie Le commerce des données personnelles de Franck Leroy

Dans cet essai, Franck Leroy, consultant et architecte en systèmes d'information professionnels, prévient les internautes des dérives possibles, voire certaines de l'utilisation des données personnelles sur Internet.

Un avertissement et une lecture d'autant plus utiles que l'actualité récente a démontré que l'Internet est un gigantesque terrain d'espionnage.

 

 

 

 

 

 

Nous sommes plus d'un milliard à avoir renseigné des profils sur différents réseaux sociaux d'Internet. : une mine de données personnelles que les Internautes enrichissent quotidiennement, sans avoir conscience de l'usage qui en est fait.

Le croisement de toutes ces informations, y compris celles que l'on pense confidentielles, décrit des profils d'une effrayante précision.
Ainsi, tout est tracé sur Facebook dans de gigantesques serveurs : ce qu'on y publie, mais aussi les lieux et machines à partir desquels on se connecte. Tout comme sont enregistrées les différentes personnes qui se connectent à partir de la même machine. "C'est le cas typique des personnes qui ouvrent deux comptes Facebook (un compte privé sous un pseudonyme et un compte professionnel) et qui espèrent ne pas tout mélanger. (...) Des algorithmes spécifiques qui tournent en permanence ont vite fait de rapprocher les deux comptes. Pour Facebook, il n'y aura qu'une seule personne, dont le profil sera d'autant plus riche."

Google, Facebook, Twitter, mais aussi LinkedIn, tous ces réseaux ont mis en place des moyens de plus en plus sophistiqués pour en savoir toujours plus sur les internautes. Ainsi Google, dont le moteur de recherche reste le "navire amiral", a développé au fil des ans d'autres services dont la transversalité des données, officialisée le 1er mars 2012, sert la firme plus que l'utilisateur car "en acceptant la nouvelle licence unifiée, l'internaute autorise la fusion de toutes ses données sous une identité unique", dont l'optimisation de leur mise en exploitation est assurée par les "fermes" de données de Goggle".
Mais le plus effrayant reste l'exploitation des données "involontaires", celles que l'internaute n'a pas voulu communiquer : contenu des e-mails de la messagerie gmail.com ou requêtes sur le moteur de recherche. Car, en cliquant "j'accepte" les conditions générales d'utilisation, les internautes autorisent que "la firme se réserve le droit, pour des usages non précisés, de lire leur courrier et de le traiter de la manière la plus appropriée pour ses activités commerciales ou pour concrétiser ses accords avec des agences américaines comme la NSA".

À mesure que le temps passe, les enjeux économiques du web croissent, détournant les raisons premières de certains dispositifs. Ainsi, les cookies, développés à l'origine pour le confort de l'internaute, par exemple pour lui éviter de ressaisir certaines informations quand il visite régulièrement un site, ont été détournés pour devenir des "logiciels espions" de plus en plus élaborés.
Des internautes américains se sont, d'ailleurs élevés contre ces pratiques en février 2012 dans le cadre d'une classe action pour violation de la vie privée. Une pratique qui entre aux États-Unis dans le champ de la loi contre les écoutes illégales.

Reconnaissance faciale, géolocalisation, piratage des données personnelles, le cyber espace s'est développé, l'exploitation des données et leur marchandisation se sont banalisées. À telle enseigne que fin 2012, une information explique comment "l'État (ndlr : français) fait du commerce avec l'identité des citoyens".

Agathe Bozon

Réseaux sociaux & Cie Le commerce des données personnelles, Franck Leroy, Actes Sud, (2013)

À découvrir aussi

Voir plus d'articles "Chronique"