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Rencontre avec Jacques Bazet

"Le beau-livre doit émouvoir et transmettre un savoir"

Rencontre avec Jacques Bazet

 

Jacques Bazet est le directeur éditorial de La Martinière, maison emblématique du secteur du livre illustré.

 

 

 

 

 

 

Quelle est la ligne éditoriale de la maison ? 
Nous publions des livres qui se veulent authentiques, par rapport au propos et au choix des auteurs. Je n’aime pas vraiment la notion de beau-livre. Le livre illustré doit constituer un ouvrage de référence utile, à conserver. Il doit à la fois émouvoir et transmettre un savoir. L’attente des lecteurs, c’est de trouver de l’information avec du fond. A l’époque d’Internet, on a accès à rapidement à tout type d’information. Mais le livre doit refléter une qualité de contenu. 

Comment se présentait le livre illustré avant La Terre vue du ciel, le plus gros succès du genre ? 
Cela a été un tournant pour plusieurs raisons. Il donnait la preuve qu’on pouvait traiter un sujet difficile, comme l’écologie, et en faire un ouvrage de connaissance et d’émotions, une véritable prise de conscience. Par ce biais, on posait des questions. Il s’agissait d’un livre à la portée de tous, abordable. A ce prix là, c’était exceptionnel. 

Qu’est-ce qui fait le succès d’un beau-livre ?
Etre en adéquation avec son temps. Etre là au bon moment. Le lecteur est en attente d’honnêteté, de proximité, d’authenticité. 

Quels sont les domaines les plus représentés à La Martinière ?
Il y a beaucoup de choses : voyage, création, arts, luxe, ethnologie, photo… Avec toujours la volonté de proximité avec l’homme, les créateurs, les savoirs, les cultures.

Combien de nouveautés sortez-vous à l’époque des fêtes ? 
70 titres. C’est presque la moitié de la production de l’année. 

Quel part du chiffre d’affaires annuel lors de cette période ?
La fin d’année est une période majeure pour le livre illustré, mais un livre touche son public quelle que soit la période. Sur la fin d’année, il y a à la fois de l’achat personnel et du cadeau. 

Les tablettes numériques ont désormais de belles qualités d’image. L’e-book est-il une menace pour votre secteur ?
Je pense qu’il y a aura une cohabitation intelligente entre le papier et le numérique. Le livre illustré n’est pas le domaine qui sera le plus rapidement menacé. Sans oublier que de nouveaux publics vont avoir accès au beau-livre par le numérique. Il ne faut pas être effrayé : au contraire, c’est une opportunité d’élargir le public du livre et de toucher un public plus jeune.

Comment se présente l’avenir du beau-livre ?
Si on peut penser que la situation est difficile aujourd’hui, je crois que, quand il est utile et bien fait, le beau-livre a toujours une dimension particulière. Sa forme évoluera, mais il transmettra toujours une émotion et un savoir. 

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