
Ingrid Astier est une nouvelle recrue de la Série Noire de Gallimard. Elle impose un ton, sensuel, une langue, précise, et une obsession tenace pour la Seine, l’héroïne discrète mais principale du roman.
Quelques jours avant Noël, une jeune femme est retrouvée morte dans une barque qui dérive devant le quai des Orfèvres. La mise en scène de sa mort est spectaculaire et esthétiquement très dérangeante. Les différentes équipes policières concernées, de la brigade fluviale à la Criminelle mènent une enquête qui les conduira dans les milieux de la mode et des branchés parisiens
Toutes les pistes de ce roman choral ramènent les enquêteurs à la Seine. Autour du fleuve se croisent aussi bien des stylistes étranges, le fantôme d’une femme diaphane et vénéneuse, qu’un « nez » parfumeur. Dans Quai des enfers, la musique est rock, très rock (Faith No More, Korn, Nine Inch Nails, Motorhead) et le vocabulaire, celui de la police, fleuri (enchrister, défouraillé, agrafer, etc.).
Quai des enfers, Ingrid Astier, (Gallimard, Série noire), 2010