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Portrait d'António Lobo Antunes

Auteur incontournable de la littérature portugaise

Portrait d'António Lobo Antunes

 

Il a beau être l'un des plus grands auteurs vivants du Portugal, António Lobo Antunes n'en reste pas moins du genre soupe au lait. Alors que son nom réapparaît toujours en octobre parmi les prétendants légitimes au Prix Nobel de Littérature, la prestigieux récompense fut attribuée en 1998 à son compatriote José Saramago, disparu en 2010.

 

 

 

 

 

Au « New York Times » l'appelant pour recueillir son sentiment sur le prix, António Lobo Antunes se fendit alors d'un cinglant : « Ce téléphone ne fonctionne pas ». Un coup de gueule parmi d'autres d'un écrivain, également médecin dans une clinique psychiatrique, qui aura consacré une grande partie de son œuvre à dénoncer les diverses hypocrisies de la société portugaise : les ambiguïtés de l'élite face à la dictature salazariste ou les valeurs souches d'un pays marqué par un catholicisme fort et une admiration sans bornes pour l'armée.

Une œuvre en grande partie marquée par les tourments de son expérience de médecin (malgré lui !) dans la guerre d'indépendance de l'Angola au début des années 70 et de ses souvenirs de sa vie de jeune homme confronté à l’autoritarisme sous Salazar. Cette dernière thématique se retrouve d'ailleurs dans son dernier recueil de « chroniques », Bien sûr que tu te souviens de moi. Dans ces histoires courtes, il se repenche sur sa vie pour faire éclater sa prose simple dans des diatribes ironiques sur ses échecs amoureux ou même... les feux rouges.

Un recueil qu'il faudrait presque considérer comme la première partie de son testament littéraire. António Lobo Antunes a en effet décidé de mettre un terme à sa carrière. « Mon travail est presque terminé. J’ai écrit les livres que je voulais, comme je le voulais, pour dire ce que je voulais : je n’en changerais pas une ligne », a-t-il écrit l'an dernier avec son ton si particulier dans une tribune de l'hebdomadaire lisboète « Visao », reprise dans « Courrier International ». Après Bien sûr que tu te souviens de moi arrivera donc un nouveau et ultime roman l'an prochain. Son dernier coup de gueule ?

Bien sûr que tu te souviens de moi, António Lobo Antunes, éd. Points.

AntonioLoboAntunes© Okki

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