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Olivier Py, l’intermittent du roman

Chronique : Excelsior

Olivier Py, l’intermittent du roman

Pour sa première année à la tête du festival d’Avignon, l’identité d’Olivier Py, metteur en scène, comédien, dramaturge prolifique, s’est surtout manifestée dans la création d’un grand « atelier de la pensée ». Chaque jour réunis dans la cour Louis-Pasteur de l’université d’Avignon, penseurs, comédiens et simples quidams vinrent y questionner l’idéal, l’art et la politique.

 

 

 

 

 

 

 

Comme Olivier Py essaie de le faire dans ses propres pièces : Orlando ou l’Impatience, créée cette année au festival, mêle justement tous ces questionnements, de l’art à la philosophie en passant par le sexe. Des obsessions que ce touche-à-tout développe également dans ses romans. Il n’y avait pour l’instant que Paradis de tristesse, paru en 2002, véritable quête de la beauté (et donc de l’absolu) dans les méandres du Trap, sorte de backroom existentialiste.

Son second ouvrage débarque à la rentrée, comme une respiration après les agitations estivales de l’auteur. Dans Excelsior, il décrit le parcours désespéré d’un architecte au faîte de sa gloire, « écrasé par la vacuité de son œuvre » qui « cherche douloureusement un absolu dont les manifestations illusoires sont autant de chemins vers une source intérieure. » Une recherche radicale de la perfection, qu’on s’imagine miroir du parcours du metteur en scène.

En 1995, déjà, pour son premier coup d’éclat au festival d’Avignon, Olivier Py semblait présenter tout le programme de ce roman, en créant La Servante, une pièce écrite de sa main et jouée par sa troupe pendant 24 heures. Cet exploit romantique et physique fut d’ailleurs suivi d’un mois de jeûne, en guise de protestation devant l’indifférence occidentale face à la guerre en Bosnie et au massacre de Srebrenica.

Déjà, le metteur en scène et comédien démontrait, outre l’intrication nécessaire selon lui de la politique et du spectacle vivant, toute sa quête d’absolu. Et même si vingt ans plus tard, on a appris à mieux faire le tour de Py, on peut encore le suivre à la recherche d’une vérité supérieure.

 

Photo Olivier Py©AFP/Jack Guez

 

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