Journaliste, Olivier le Naire a réuni dans ce manifeste, Nos voies d'espérance, 10 voix expertes dans leur domaine venues d'univers multiples et qui s'engagent ensemble pour montrer que des voies sont possibles et déjà engagées pour construire un monde différent.
Aussi, Cynthia Fleury, Pierre-Henri Gouyon, Françoise Héritier, Nicolas Hulot, Frédéric Lenoir, Abd Al Malik, Dominique Meda, Anne-Sophie Novel, Erik Orsenna et Pierre Rabhi livrent au travers d'entretiens leurs analyses et leurs propositions pour redonner confiance en un monde au potentiel immense où l'enjeu passionnant est de réinventer nos sociétés.
Leur constat est unanime, nous évoluons dans un monde différent croyant vivre dans un monde connu où les démocraties dans leur fonctionnement actuel ne sont plus des modèles durables et qu'il va falloir inventer des systèmes qui satisfassent mieux les gens.
La mutation de nos sociétés a été rapide et cela on refuse de le voir. Ces experts démontrent en quoi elles ont changé car nous croyons le savoir alors que de nombreux paramètres nous échappent. Aussi, en spécialiste, ils proposent des solutions et les prouvent et c'est en cela que leur approche est nouvelle.
Certaines existent déjà, le tout est d'avoir la volonté de les appliquer. Ces transformations se manifestent notamment dans le domaine du travail, de l'éducation, de l'agriculture. Aussi, il est possible d'aborder ces activités autrement et donc d'oser franchir le pas.
Aujourd'hui, l'écologie concerne tout le monde car nous vivons déjà les effets néfastes d'un environnement où la pollution tue plus que la cigarette, où le réchauffement climatique imposera un déplacement des populations sans compter l'épuisement de matières premières.
D'autre part, tous affirment que l'Etat-Nation a ses limites et qu'il faut le repenser car il n'est plus adapté pour répondre à la crise et que les initiatives locales et mondiales deviennent les échelons les plus déterminants.
Nos institutions et nos démocraties ne satisfont plus aux enjeux universels car la difficulté est de combiner le court et le long terme. Aussi, une proposition serait d'adapter nos institutions en scindant une chambre qui s’occupe du court terme et une seconde qui réfléchisse aux enjeux du futur. Et pourquoi pas une troisième qui puisse traiter des causes et non des symptômes. Par ailleurs, aujourd'hui nous sommes tous interconnectés au niveau planétaire, c'est pourquoi l'Etat-Nation n'est plus apte à répondre à la crise.
Cette approche est expressément réaliste et montre que des changements sont possibles et déjà amorcés, notamment avec l'initiative individuelle et collective qui émerge. En effet, l’échelle locale prend de l'ampleur car l'implication politique est plus vive et les échelons décisionnaires plus visibles.
En revanche, ce n'est qu'à l'échelle internationale que les défis économiques et écologiques pourront se régler. Les états finiront par s'entendre, ils réagiront mais malheureusement en réaction aux catastrophes.
Aussi, ce collectif a pour but de mobiliser, de faire prendre conscience que l'on ne peut plus faire l'économie d'un changement radical, qu'il existe des modèles plus justes et plus efficaces et qu'il est nécessaire de peser sur nos élus pour mettre en place des solutions concrètes car nous avons besoin de structures collectives. C'est donc le système de gestion des démocraties qui est à revoir afin de réduire les inégalités, gérer la rareté et préserver l'écosystème.
Ces entretiens passionnants sont le fruit d'une démarche ambitieuse, résolument optimiste et citoyenne abordant tout autant l'économie, l'écologie, les technologies que nos comportements vis-à vis de la consommation. Une éthique est à réinventer.
Hassina Mimoune
