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"Mr Mercedes" de Stephen King

A fond la caisse

"Mr Mercedes" de Stephen King

Alors, ce nouveau Stephen King, ressort-il de la science-fiction, du fantastique, de l’étrange au moins ? Las ! Aucun zombie, aucune réalité altérée ou uchronie, ni personnage doté de pouvoirs étranges, ni même de tueur en série pour ce Mr Mercedes (Albin Michel). Richard Bachman aurait pu signer ce roman qui s’inscrit dans la lignée de Blaze il y a huit ans. Mais Stephen King a choisi d’écrire sous son nom propre l’une de ses fictions les plus réalistes depuis 40 ans de création romanesque.
 

 

 

 

 

 

L’histoire est un simple fait divers : un homme fonce dans une foule, causant la mort de huit personnes. Rien de très excitant, sinon que ce crime intervient quand Bill Hodges, l’enquêteur de l’affaire, est sur le point de prendre sa retraite.
L’inspecteur Hodges décroche donc du service pour s’abîmer dans l’ennui de son fauteuil et des sucreries qu’il ingurgite méthodiquement depuis six mois, quand il reçoit une lettre provenant d’un homme qui se réclame comme l’auteur de la tuerie et qui, lui enfouissant le nez au fond de son échec, l’encourage à mettre fin à ses jours. L’auteur du courrier l’a donc finement observé en train d’enfourner le revolver de feu son père dans la bouche. Mais il n’en a rien vu. Qui est donc cet homme, capable de voler une Mercedes sans effraction ni laisser de trace d’adn, avant de se volatiliser dans l’espace de la ville ?
 
On y est. L’histoire de fait divers s’amuït pour laisser place à un bras de fer psychologique entre deux hommes, que Stephen King épie à tour de rôle dans une histoire qu’il s’ingénie à rendre passionnante, épuisant tous les pitchs factuels du monde.
C’est là que se trouve le génie de King. Rien ne prédispose Mr Mercedes à devenir le roman addictif made by King au fil des 475 pages de son histoire. Et pourtant, on ne peut s’empêcher de tourner les pages car rien ne permet de deviner la stratégie de Bill-le-flic face à Brady-le-pervers.
Ce King pur jus sous son versant naturaliste inaugure la trilogie consacrée au vieux flic  Bill Hodges dont les Américains découvriront le deuxième volet avant l’été et que l’éditeur français, Albin Michel, publiera vraisemblablement l’année prochaine. 
 
Karine Papillaud

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