
Dans son dernier roman, Michel Bussi fait éclater la vérité dès le premier chapitre. Avec « Maman a tort », l’auteur de polars le plus lu en France a choisi de donner la parole à un enfant de trois ans que personne ne croit. Parce que son histoire est ahurissante.
À 50 ans, Michel Bussi, 10 romans au compteur, a retenu les leçons des plus grands maîtres du suspense. « La théorie du lance-pierres », chère à des écrivains reconnus comme Stephen King, par exemple, n’aura pas échappé au plus populaire des auteurs policiers français. Le premier chapitre d’un livre doit être tendu à l’extrême, vibrant entre les doigts, afin d’entraîner le lecteur sur le chemin âpre de toutes les pages qui vont suivre, jusqu’au dénouement forcément inattendu.
Une pratique littéraire, presque tombée en désuétude, qu’il remet au goût du jour avec talent dans « Maman a tort », son dernier-né. À l’aéroport du Havre, un enfant s’apprête à prendre l’avion avec sa mère. À quelques kilomètres, la commissaire Marianne Augresse est à la poursuite du tueur et braqueur Alexis Zerda, déjà soupçonné d’avoir enlevé une petite fille. Ce qui les relie ? Un doudou, un simple rat gris moucheté de sang, que les policiers ont retrouvé et qui détient peut-être la clé du mystère. Pour connaître la tragédie du petit Malone, trois ans et demi, il faudra remonter cinq jours en arrière : il avait déjà confié ses inquiétudes à la police. Vous l’avez compris, le décompte est lancé.
« Sa mère n’est pas sa mère »
Raconter l’histoire d’un enfant qui a la solution d’une énigme policière, mais que personne n’a voulu croire, à l’exception de Vasile Dragonman, psychologue scolaire et clé de l’enquête, c’était bien plus que concevoir une intrigue haletante pour Michel Bussi. « J’ai voulu confronter l’univers d’un enfant à celui des adultes, explique l’auteur. Malone affirme que sa mère n’est pas sa mère. Et il n’y a qu’un psychologue scolaire qui veuille bien le croire, aller plus loin. »
Quand l’intrigue passe avant tout
Celui que l’on surnomme le « Dan Brown français », depuis qu’il a détrôné Fred Vargas dans les palmarès des ventes de polars et qu’il est devenu le 5e meilleur vendeur de livres français (quelque 843 000 exemplaires vendus en 2014, tout de même), ne s’embarrasse pas de structures narratives trop complexes. Il crée des intrigues simples, sans pour autant faire abstraction du style, dans l’optique de s’adresser au plus grand nombre de lecteurs. La méthode a fait ses preuves, comme en témoignent les succès fulgurants de « Ne lâche pas ma main », « Nymphéas noirs » ou encore « Mourir sur Seine ».
Ce professeur de géographie normand, directeur de recherche au CNRS, vit bien à l’écart des cercles littéraires parisiens, qui le jaugent avec curiosité, si ce n’est avec un certain mépris… Peu importe : il sera bientôt adapté au cinéma et voit, chaque jour, s’allonger la liste des langues dans lesquelles ses livres sont traduits. Parce qu’il a su créer autour de ses romans une communauté très soudée de lecteurs. Ceux-là même qui ne pourront reposer « Maman a tort » avant de l’avoir terminé, parce que dans ce récit tendu, les questions soulevées appellent, sans relâche, des réponses.
Damien Cenis
c'est toujours avec plaisir que je découvre ses livres.J'ai eu l'occasion de le rencontrer au salon du livre à Paris.Il est accessible,et prend le temps d'échanger avec ses lecteurs.J'ai lu Mourir sur Seine ,Nymphéas noirs,l'avion sans elle,ne lâche pas ma main.Il me reste à lire Maman à tort