
lecteurs.com est partenaire du festival Quais du polar. Un événement devenu incontournable pour les férus de romans policiers, de thriller ou de suspens. Un festival qui a eu lieu à Lyon du 27 au 29 mars 2015. lecteurs.com vous a proposé de nombreuses animations autour de ce partenariat.
Graphiste, Kenneth Calhoun enseigne le design graphique dans une école de Boston où il vit, mais comme il le raconte lui-même, il écrit des histoires depuis sa plus tendre enfance.
C'est par la nouvelle qu'il accède à la littérature, avec des publications dans The Paris Review, Tin House ou encore The Pen/O The PEN/O. Henry Prize Stories 2011.
Lune noire, son premier titre transporte le lecteur au seuil de la folie.
Un mal étrange s'est abattu sur la ville et s'étend : les femmes et les hommes qui en sont frappés perdent le sommeil durablement. Pourtant, certains, pour des raisons inconnues, semblent immunisés, échappant à cette insomnie pandémique. C'est le cas de Biggs, qui ferait tout pour que sa femme Carolyn dorme. Ou encore de Lila, que ses parents éloignent d'eux, craignant de la retrouver dépecée par ceux qui ne dorment plus "J'ai entendu parler d'un endroit où des gens se regroupent. Les gens comme toi, apparemment immunisés. Tu seras en sécurité là-bas."
Les somnifères devenus les pilules de l'espoir, sont très convoités et objets de trafic. Ceux qui n'ont pas perdu le sommeil en ont perdu la morale à l'instar de Chase "À présent, lui aussi – comme ça – volaient des médicaments à la pharmacie avec Jordan."
Ces êtres qui ne dorment plus errent hagards, cruels et sans foi ni loi dans la ville pillée, dévastée "Les insomniaques étaient malsains, déglingués, dangereux, même s'ils vous avaient aimé toute votre vie."
Kenneth Calhoun dépeint une déchéance brutale et inexpliquée de l'humanité, par la perte d'une fonction vitale naturelle qu'aucune fortune ne peut acheter.
Un premier roman d'exofiction qui réinterprète et questionne sur l'identité, comme un écho moderne à L'Aveuglement, roman de José Saramago, prix Nobel de littérature 1998.
Agathe Bozon