Michel Blay, né à Paris en 1948, est directeur de recherche émérite du CNRS et également philosophe et historien des sciences. Après s'être intéressé à différents sujets, Michel Blay poursuit une réflexion sur le statut de la technique et de l'innovation au XXe siècle. L'existence au risque de l'innovation, son dernier ouvrage met en perspective les conséquences de la course à l'innovation.
La surenchère d'innovation impose de s'adapter et ses bénéfices font souvent oublier ses conséquences négatives : appauvrissement des ressources, augmentation de la pollution, développement de la surveillance, solitude au travail…
Michel Blay livre une analyse et une réflexion critique sur l'hyper valorisation de l'innovation, souvent présentée comme une promesse d'un monde meilleur. Il interroge. Biologie de synthèse, nanotechnologies, électronique, robotique…l'innovation n'est-elle pas un leurre ? L'innovation est-elle un réel bénéfice pour le corps social et les individus ? Ne creuse-t-elle pas les inégalités ? N'augmente-t-elle pas le pouvoir de certains groupes sociaux ? Une approche philosophico-politique qui replace l'homme et son existence au centre du débat.
Michel Blay invite à une réflexion en remontant à la genèse de l'histoire de l'innovation, avec Copernic, dont il explique "l'idée copernicienne de la nature reste traversée par la présence divine et nourrie de néoplatonisme".
Une vision qui sera radicalement transformée avec Galilée, ingénieur italien, qui s'interroge sur la mécanisation du système copernicien et change le rapport à la nature.
Les bénéfices de l'innovation sont ils supérieurs aux risques ? Vit-on mieux grâce à l'innovation ? Michel Blay ne se prononce ni en faveur ni contre ; mais préconise une utilisation à bon escient des innovations en se libérant de leur utilisation au seul profit du marché d'une économie libérale utilitariste et en veillant à ne pas épuiser les ressources de la nature.
Un ouvrage savant, qui reste accessible, car d'une grande pédagogie.
Agathe Bozon
