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Les Terres saintes d'Amanda Sthers

Des liens pudiques

Les Terres saintes d'Amanda Sthers

 

Ca commence comme une histoire juive, rocambolesque et loufoque, et ça finit comme une poignante histoire de famille, tendre et semée de sourires. Les Terres saintes est un roman épistolaire pas casher du tout mais très savoureux.

 

 

 

Harry Rosenmerck, le héros des Terres Saintes est un curieux personnage : cardiologue renommé en France, il décide de tout plaquer pour aller élever des porcs… en Israël. L’idée est loufoque, l’entreprise scandaleuse dans une région du monde où Musulmans et Juifs s’accordent pour bannir le cochon des marmites familiales.
Les Terres saintes commence par une lettre d’Harry au Rabbin Moshe qui, on le comprend entre les lignes, n’apprécie pas du tout l’arrivée de Harry dans sa circonscription. Leurs relations, piquantes et non dénuées d’humour évoluent au fil des missives qui sont bientôt rejointes par celles de la famille de l’éleveur.
C’est ainsi que le lecteur se retrouve au cœur des drames familiaux : une ex-femme un peu collante qui, on le découvrira rapidement, est en fait atteinte d’un cancer, un fils, David, dramaturge et homosexuel qui écrit en vain à son père alors qu’il ne lui adresse plus la parole depuis six ans ; une fille, Annabelle, ado attardée, perdue dans ses peines de cœur.
Tout ce petit monde s’écrit, se dispute, se réclame par courrier interposé.
Le talent et la malice d’Amanda Sthers, romancière et dramaturge, est de savoir composer une histoire dont l’évolution et les rebondissements tiennent plus de la mise en scène théâtrale que du roman. L’auteure a eu l’idée de ce roman épistolaire à force de jouer les Cyrano pour ses copains.
Son style enlevé, plein de brio et d’humour, est mis au service d’une histoire à la Danièle Thompson où la famille est l’héroïne véritable : comment se tissent les liens, se résolvent les incompréhensions, comment dire qu’on aime et grandir sans trahir les siens. Les vraies belles questions difficiles abordées au fil d’un roman très attachant.
 
Karine Papillaud
 
Les terres saintes, Amanda Sthers, (Stock), 2010

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