
Le livre numérique change la donne pour les libraires.
Mais comment s’adapter face à la révolution en marche ?
Avant, tout était simple. On se rendait chez le libraire du coin et on choisissait un livre. Un objet physique, à toucher, sentir, corner, ranger dans une bibliothèque tel un trophée parfois acquis de haute lutte. Puis, ces dernières années, on a pu acheter des livres sans aller à la librairie, simplement en les commandant depuis son ordinateur. Et maintenant, avec le livre numérique, voilà la possibilité d’acheter un fichier ET de le lire sur un écran de téléphone ou de tablette.
Certes, le livre électronique ne représente que 1 % du marché du livre en France. Si sa progression est indéniable, il balbutie encore (faiblesse de l’offre légale, prix encore élevés, outils de lecture perfectibles, systèmes de protection anti-piratage gênants). Mais aux USA, ce sont déjà 10 % du marché qui ont basculé.
Conséquence : les librairies Borders, numéro 2 du secteur en Amérique du Nord, ferment un tiers de leurs points de vente, soit 200 magasins.
La résistance s’organise
La révolution semble donc inéluctable. Et comme dans toute révolution technologique, il y aura des dégâts collatéraux. Quel avenir pour les 2 500 libraires de France ? Si les géants du secteur installés sur le web semblent mieux préparés, les indépendants s’organisent. Le portail www.1001libraires.com, en ligne depuis le mois dernier, propose l’offre numérique et papier de 300 librairies.
L’idée vise à faire émerger une communication concertée, de construire une marque reconnaissable pour les libraires indépendants, et une alternative aux grands groupes, explique Jean-Noël Orengo, chargé de mission pour les questions numériques et la communication au Syndicat de la Librairie Française (SLF), qui regroupe près de 600 libraires. Une mutualisation de l’offre pour réduire les couts fixes. L’union fait la force. Autre cheval de bataille : le prix unique du prix numérique et la TVA à 5,5 %.
Un principe soutenu par le SLF, qui a participé au groupe de travail sur la question. On se souvient que la loi Lang de 1981 sur le prix unique du livre papier avait permis le maintien du vaste tissu de librairies qui caractérise la situation française. Une singularité importante, tant l’existence des petites librairies dépasse largement le cadre de l’économie.
Ces commerces de proximité ont plusieurs fonctions. Ce sont de points d’accès au livre, mais aussi des lieux de convivialité, de rencontres, de débats. Ils créent du lien social. Le libraire étant reconnu comme un expert culturel, ces lieux physiques proposent une relation humaine que le numérique n’offre pas, affirme Jean-Noël Orengo. Des atouts essentiels qui devraient permettre de limiter les dégâts : Les cartes vont être redistribuées, mais le réseau de libraires se maintiendra.
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Bien sur que le livre numérique est une solution pour amener les jeunes à la lecture . Il y a un autre point que l'on oubli dans cette affaire , c'est les auteurs qui ne peuvent percer du fait de leurs éditeurs pas toujours très honnête . En effet quand vous voyez au bout de six livres que l'on vous dit que vous n'avez rien vendu , que vous retrouver des étrangères dans leurpays se faisant photographier avec vos livres et se montrant sur Facebook , ou est l'honnêteté dans tout ça . Le livre électronique devient donc pour nous le seul moyen de nous faire connaitre et vendre . Nous vendons plus de livres en salons du livre que nos éditeurs .
Georges Daniel Surleau , membre de la Société des Gens de Lettres ( SGDL )