Something’s got to give.
Les Heures souterraines, le roman de Delphine de Vigan parait en Livre de poche et raconte ces moments de la vie où tout peut s’écrouler.
L’automne 2009 a montré à quel point la vie professionnelle pouvait broyer des hommes. Le roman de Delphine de Vigan était cruellement prémonitoire. Sorti en août 2009, il raconte la journée particulière dans la vie de deux Parisiens, quarantenaires et très seuls : Mathilde, mère seule de trois garçons et responsable marketing d’une société agro-alimentaire, subit le coup de grâce d’un lent et méthodique harcèlement moral à son travail. Thibault, lui, décide, non sans mal, de quitter une femme qu’il aime et qui ne le lui rend pas.
Dans le décor d’une ville difficile aux rythmes fous, Delphine de Vigan dessine la fragilité des êtres dans un style fluide et délicat. C’est ce qui lui permet d’aborder le sujet, sans charme apparent, du harcèlement moral et du processus implacable d’anéantissement du salarié par sa hiérarchie.
Roman psychologique, amoureux, sociologique ou même politique, Les Heures souterraines permettent différentes lectures. Livre après livre, au-delà de ces interprétations, Delphine de Vigan poursuit la difficile question de l’identité et de l’affirmation de soi dans le monde contemporain.
Karine Papillaud
Les Heures souterraines, Delphine de Vigan (éd. JC Lattès ), 2009
