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Le Docteur Jean-Albert Meynard, chef de service en psychiatrie au centre hospitalier de La Rochelle et spécialiste reconnu des troubles de l'humeur et de la dépression, nous invite à une observation fine et analytique des différences homme/femme.
Parler en 2011 des caractéristiques et différences des sexes est un exercice périlleux, car l'égalité, aujourd'hui devenue fondement du contrat social moderne, interdirait presque la mise en lumière des différences et les comparaisons. Pourtant le Docteur Meynard nous livre ici une analyse documentée qui démontre que les différences existent et sont une richesse. Son travail de vulgarisation intelligent, érudit et rigoureux contraste avec les habituels ouvrages grand public écrits sur le sujet.
Musculature, voix, pilosité… au-delà des différences visibles, c'est avec talent et dans un langage très accessible, que le docteur Meynard nous emmène dans une passionnante exploration au pays du génome… pour comprendre pourquoi le cerveau de Madame ne fonctionne pas comme celui de Monsieur.
À la lumière de la neurophysiologie, il propose une lecture actuelle des spécificités de chaque sexe à chaque étape de la vie : in utero, enfance, puberté, ménopause et andropause… On apprend que sur les 34 000 gènes du génome humain, plus de 99 % sont communs aux deux sexes et que, dès la cinquième semaine, une séquence appelée SRY (sex-determinating région of chromosome Y) est activée(1), qui déclenchera après la septième semaine la différenciation du sexe de l'embryon.
Est-ce ce qui explique des comportements purement masculins ou purement féminins et quelle est la part de l'influence des stimulations psycho-éducatives et sociales ?
On lit par exemple, que le corps calleux, nœud de communication situé dans l'axe médian du cerveau et qui se développe au cours de derniers mois de la vie in utero, est plus large et a une plus grande capacité d'échanges entre les lobes cérébraux chez les femmes. Ce qui expliquerait qu'elles soient plus bilatérales, aient un bon sens pratique et une logique verbale indiscutable(2) … comme nous l'explique le docteur Meynard.
Nourri de nombreuses études scientifiques ce livre, véritable apologie de la différence, nous apprend à nous comprendre et comprendre l'autre sexe. Équilibre réussi de science et d'anecdotes, on y découvre par exemple que les femmes "sont plus rapides pour réciter des phrases difficiles à prononcer", que 60 % des gauchers et 89,5 % des meurtriers sont des hommes et qu'en matière de QI femmes et hommes partagent le même niveau moyen.
Un livre à mettre entre toutes les mains et tous les cerveaux !
Agathe Bozon
références :
(1) Berta P., Hawkins J.B., Sinclair A. H., Taylor A., Griffiths B.L., Goodfellow P.N. et Fellous M. (1990), "Genetic evidence equating SRY and the testis-determining factor", Nature, 348 (6300), p.448-450 Wallis M.C., Waters P.D. et Graves J.A. (2008) "Sex determination in mammals – Before and after the evolution of SRY, Cellular and Molecular Life Sciences, 65 (20) p.3182
(2) Klein K. et Hodges S. (2001), "Gender differences, motivation, and empathie accuracy: when it pays to understand", Personality and Social Psychology Bulletin, vol.27, n°6, p.720-730.
Le sexe du cerveau, Dr Jean-Albert Meynard, L'Archipel, 2011
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je ne me sens pas l égale des hommes : la plupart en sont restés à l' âge des cavernes :)