
Dans le style fluide et simple qu’on lui connaît, Maxence Fermine remonte les pas d’un grand aventurier du XVIIIe siècle, boudé par les livres d’histoire, qui s’appelait Henri Mouhot.
Qui se souvient que le site d’Angkor fut découvert par un Français, Henri Mouhot ? Né en 1826, cet originaire de Montbéliard qui s’est très vite enthousiasmé pour le daguerréotype, profitera de ses talents pour les langues et la photographie pour parcourir la Russie, l’Italie, l’Allemagne et l’Angleterre. Assagi un temps par le mariage, il repart vers l’Orient cette fois-ci, pour explorer la terre de Siam. Comme la France de Napoléon III ne s’intéresse pas à ses projets, il obtient de l’Angleterre les subsides nécessaires à son aventure. Mais il a pour mission de rapporter le célèbre et rarissime papillon de Siam.
Il découvre en arrivant à Bangkok, que ce papillon est plus protégé que les bijoux de la couronne : l’insecte sacré, réincarnation du premier roi de Siam ne doit en aucun cas être tué, tout prédateur sera exécuté par le roi. Aiguillonné par le danger, l’aventurier insensé partira à sa recherche. Et ce qu’il découvrira dépassera de loin ses espérances les plus inavouées.
On retrouve les notes de Tango massaïet de Amazone, d’autres romans signé par Fermine, dans Le Papillon de Siam. Chacun de ses livres est prétexte au voyage et à une quête initiatique. Dans le style rapide et délié de l’oralité psalmodiée, Maxence Fermine se rapproche d’un Alessandro Baricco. Son œuvre romanesque met en exergue le merveilleux, ses livres sonnent comme des contes heureux pour adultes nostalgiques.
Karine Papillaud
Le Papillon de Siam, Maxence Fermine (Albin Michel), 2010