
A 39 ans seulement, Olivier Bleys est l'auteur de nombreux ouvrages (romans, essais, récits de voyage, bande dessinée...). Il a obtenu le prix François Mauriac de l'Académie française pour Pastel (Gallimard, 2010).
Homme curieux, en 2010, il a pris le départ d'un tour du monde à pied. Avec Le Maître de café, il nous emmène, aujourd'hui, dans une autre aventure toute aussi insolite.
Ce roman fait partie des livres sélectionnés pour le Prix Orange du Livre 2013.
Rome, années 50. Massimo Pietrangeli, maître torréfacteur règne sur l’empire des Cafés Pietrangeli et a l’insigne honneur de préparer, chaque matin, le café du président Luigi Einaudi au Palais du Quirinal. Mais ce matin du 05 juillet 1954, il est terrassé en pleine ville par une crise cardiaque. Transporté à son domicile, à la Villa Girasole à Castel Gondolfo, son fils et sa bru le croient mourant et décident de rassembler la famille au complet pour prendre une décision. On l’installe alors dans le salon et l'on convient de préparer un café. Miracle, l’odeur suave du breuvage ramène subitement Massimo à la vie. Encore peu alerte mais l’esprit vif, il décide d’entreprendre un ultime voyage jusqu’au Costa Rica, terre du meilleur arabica, entouré des siens et de son précieux percolateur, la Storta, qu’il a conçu.
Cette saga aux airs de comédie italienne se savoure pour son parcours insolite dont le personnage central est un régal d’originalité, de facétie et de mystère. Entre sa fille Chiara, écrivain à la réplique assassine et son gendre intéressé, c’est toute une panoplie de portraits burlesques que l’on découvre pour mettre en exergue cet amour du café. Véritable culture familiale et culte pour ce précieux grain, on en découvre les variétés, l’art de sa préparation, les méticuleux mélanges (Java et Moka Sanani, Sigri de Nouvelle-Guinée et Tournon du Costa-Rica,…) qui en feront une boisson subtile, dégustée avec un rituel familial (chacun est doté de sa tasse attribuée dès sa majorité) pour en apprécier les saveurs.
Au travers de ce périple, le maître extravagant se sentant mourir (il voit sa ligne de vie rétrécir dans la paume de sa main), voyage avec son cercueil pour s’y reposer ! « Assez tôt, Massimo prit l’habitude de faire la sieste dans le cercueil et d’y passer la nuit. Cela fût cause de grandes frayeurs chez ses visiteurs occasionnels, mais de quelques éclats de rire, aussi quand on le voyait jaillir de là comme un diable de sa boîte ».
Entre cocasseries, paraboles et moments de vérité, cette expédition improbable est une quête de soi, empreinte de dérision dans le style des films de Dino Risi. Une fois le livre achevé, vous n'aurez qu'une seule envie : déguster un vrai ristretto ! What else !
Hassina MIMOUNE
Le maître de café, Olivier Bleys, Albin Michel, (2013)
Cher Michel,
Dans ce contexte, la formule est bien évidemment à prendre à contre-pied !!!
Non madame Mimoune ! Pas "what else" ! Ce roman entend faire oublier ce slogan. Quand on aime le café on oublie "what else" !
http://cafeoblog.wordpress.com/2013/03/11/rencontre-avec-olivier-bleys-ecrivain-amoureux-du-cafe/