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L'arbre à singes, Carnets d'Asie de Vincent Hein

Balade entre réalité et rêve

L'arbre à singes, Carnets d'Asie de Vincent Hein

 

Vincent Hein est installé depuis 2001 à Pékin. Son premier carnet de voyage À l'est des nuages, sorti en 2010, révèle un auteur d'une incroyable sensibilité et d'une générosité rare pour qui la poésie est l'expression d'un regard, une intelligence du cœur. 
Deux ans plus tard, L'Arbre à singes invite le lecteur à un voyage.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
C'est en famille, avec sa femme Ma Xiaomeng et leur petit Edgar, que Vincent Hein entreprend un long périple qui s'étire de la Corée à la Mongolie en passant par le Japon, Hongkong et la Chine du Sud.
 
Difficile de raconter une impression, une émotion... Pourtant Vincent Hein réussit à nous faire ressentir et comprendre l'impalpable. Entre descriptions détaillées et détails du quotidien, mots et phrases s'enchainent pour nous laisser voguer sur le flot d'une narration qui tient plus d'un voyage onirique que d'un récit.
 
Chaque étape est source d'étonnement, de gourmandise, mais aussi de rêve, comme cette maison  à vendre, étroite et haute, que Vincent Hein se plairait à acheter, et devient prétexte à un songe éveillé…raconté au conditionnel présent : "J'y planterais du jasmin, un lilas, deux ou trois lauriers-roses, un sorbier et un pin bleu pour raccorder le tout au mauve des montagnes alentour. (…).  Vers seize heures Ma Xiaomeng et moi irions chercher Edgar à la petite école du quartier."
 
Retour à la réalité. Le présent reprend ses droits…et redevient le temps de la narration pour décrire le naturel des gestes : "Ma Xiaomeng habille son fils comme pour gravir l'Annapurna. (…) À présent, elle l'enveloppe dans une couette et l'attache sur le siège de sa poussette-canne. De lui on en voit plus que les yeux."  
 
Ce récit est comme un album de photographies épistolaires. Chaque image  surprend, fonctionnant par association d'idée, avec la liberté jubilatoire qu'ont les enfants qui entonnent "Course à pied, pied à terre, terre de feu…". Ainsi Vincent Hein s'émerveille-t-il du soleil qui dispense une lumière qu'il aimerait  enfermer dans une boîte, une de ces "jolies boîtes en carton que les Chinois recouvrent de coton imprimé (…)", pour nous  en détailler l'usage, avant de revenir à ce ciel sans nuage.
 
Une paisible balade qui donne envie de partir loin très loin à la rencontre des autres, mais surtout à la rencontre de soi-même.
 
Agathe Bozon
 
L'arbre à singes, Vincent Hein, Denoël, (2012)
 

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