Passionné(e) de lecture ? Inscrivez-vous gratuitement ou connectez-vous pour rejoindre la communauté et bénéficier de toutes les fonctionnalités du site !  

L’Amérique voit la vie en noir

L’Amérique voit la vie en noir

Né aux États-Unis pendant la Grande Dépression, le « roman noir » a fait les grandes heures de la littérature américaine au XXe siècle. Les ouvrages de l’époque décrivaient sous différents angles, en suivant des figures de policiers durs à cuire ou de privés impassibles, les bas-fonds d’une société violente et corrompue.

Aujourd'hui, peut-être en réaction aux soubresauts de la crise de 2008, les auteurs réunis du 11 au 14 septembre à Vincennes (Val-de-Marne) à l’occasion du Festival America semblent revisiter une nouvelle fois, et en profondeur, la face obscure du rêve nord-américain.

 

  

 

 

En 2012, déjà, la parution du premier roman de Donald Ray Pollock, « Le Diable, tout le temps » (réédité en poche cette année), véritable star de la manifestation, avait annoncé la couleur, blafarde, de ce qui allait suivre : une série de personnages déclassés tombant peu à peu dans une sauvagerie inexcusée (par l’auteur) et inexcusable. La même année, « Arrive un vagabond », de Robert Goolrick, sondait le « mal américain » : au sortir de la Seconde Guerre mondiale, dans une petite bourgade, l’ordre parfait de l’Amérique se trouble inexorablement sous les coups du whisky, de l’injustice et d’un excès de religion… jusqu’au drame final.

Prenant une perspective plus large, « Le Fils », signé Philipp Meyer, met également en scène la violence sous-jacente de l’histoire étatsunienne. Dans ce roman d’une folle ambition, de la guerre de Sécession à celle en Irak, l’auteur d’« Un arrière-goût de rouille » dévoile l'histoire d’une famille puissante, capable de tous les compromis avec la morale pour soutenir son rang. La « noirceur » gagne également la science-fiction cette année. Chez la Canadienne Margaret Atwood, dont Robert Laffont vient de publier la traduction de « Maddaddam », conclusion d’une trilogie dystopique où de rares survivants tentent de reconstruire une Terre ravagée par une peste créée par l'homme.
 

À découvrir aussi

Voir plus d'articles "Tendance"

Commentaires (2)

  • silencieuse le 14/09/2014 à 17h23

    Le diable, tout le temps :
    un roman qui ne vous laisse pas en repos et vous entraîne loin, très loin dans les méandres de l'âme humaine. Et l'on espère tout au long qu'enfin il se passera quelque chose de bon, de souriant, qui permette de croire encore que l'homme n'est pas aussi sombre que l'auteur le décrit. Un univers de cinglés où chaque personnage rejoint l'autre par hasard ou parce qu'on n'échappe pas à son destin. La mort rôde, omniprésente, elle côtoie la folie et l'ambition, la cupidité et la détresse. Voilà un texte qui sort enfin des mièvreries des fakirs et autres confidences sur l'oreiller. Décapant et rudement bien écrit.

    thumb_up J'aime
  • La Stéph le 13/09/2014 à 09h53

    J'ai acquis "Le Fils" de Philippe Meyer, et j'ai vraiment hâte de le commencer. Il a l'air d'être un livre très prometteur.

    thumb_up J'aime
  • Vous souhaitez réagir ? Identifiez-vous ou rejoignez la communauté de lecteurs.com