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Ladivine de Marie NDiaye

Divin retour sur l'origine

Ladivine de Marie NDiaye

Après l'énorme succès de son dernier roman, Trois Femmes Puissantes, primé au Goncourt 2009 et vendu à près de 750 000 exemplaires, la tentation aurait été légitime pour Marie NDiaye de changer radicalement de paradigme. D'échapper à la pression avide des lecteurs en le prenant à contre-pied.

 

 

 

 

 

 

Mais l'auteur de Rosie Carpe (Prix Femina 2001), qui avait déclaré lors de la remise du Goncourt vouloir faire mieux comprendre « l'histoire des migrants », a préféré explorer encore plus profondément dans son nouveau roman ses authentiques obsessions existentielles : l'impossible rapport aux origines et les destins féminins troublés. Ici aussi, donc, trois figures féminines parcourent le récit, aussi admirablement (et abruptement !) découpé que l'était Trois Femmes Puissantes : Ladivine Sylla, femme de ménage, sa fille Malinka, qui masque son passé en se faisant appeler Clarisse, et la petite-fille, également nommée Ladivine.

Le drame, que l'on imagine nourri de repères autobiographiques, se noue dans ces relations mère-fille, terrassées par les non-dits, la honte et les amours embarrassés, mais plus encore avec leurs compagnons, lesquels finiront par les mener à leurs pertes. Une histoire complexe de fantasmes évaporés et d'une incapacité chronique à trouver une place adéquate dans la société qui arrive à tenir en haleine le lecteur malgré son sujet en apparence difficile.

C'est tout l'exploit de Marie Ndiaye que de développer son drame en mêlant les registres, le réalisme classique, la poésie de l'indicible et le fantastique, s'installant ainsi un peu plus au panthéon des auteurs francophones majeurs. 


Ladivine, Marie NDiaye, éd. Gallimard, (2013)

 

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