
Art, voyage, sport, histoire : le beau-livre se décline dans tous les domaines. Décryptage et tour d’horizon des parutions.
Au tournant de l'automne et de l'hiver, les librairies changent de physionomie. Les rayons littérature sont légèrement décalés, il faut faire de la place pour la « star » de la saison : le beau-livre. Soit un ouvrage de grand format (le plus souvent), richement illustré, avec une importance particulière accordée à la qualité de l’impression et de la fabrication. Son prix oscille entre 20 et 50 euros en moyenne. Parfois beaucoup plus. Il peut être consacré à la photo, à la peinture, aux voyages. Mais aussi au patrimoine, à l’architecture, à la mode, au cinéma, à la gastronomie, à la spiritualité. Le beau-livre se feuillette autant qu’il se lit et trône souvent sur les tables basses, lui qui se métamorphose aussi en objet de décoration. Le beau-livre est donc souvent un présent de choix à la période de Noël.
D’après le Syndicat national de l’édition, le secteur regroupant beaux-livres et ouvrages pratiques représente 17,8 % du chiffre d’affaires de l’édition française en 2010, avec une hausse de 4,8 % en volume. Soit le deuxième secteur, après la littérature.
Dans l’histoire du beau-livre, il y a un avant et un après La Terre vue du ciel. L’ouvrage de Yann Arthus-Bertrand, paru en 1999 chez La Martinière, s’est écoulé à 3,5 millions d’exemplaires dans 21 pays. Ce qui en fait le livre illustré le plus vendu de l’histoire. Son auteur, qui avait dû vendre sa maison pour le produire, a bien rentabilisé son investissement. Et décline désormais son concept tous azimuts : Paris vu du ciel, L’Algérie vue du ciel, New-York vu d’en haut… Peut-être sera-t-il détrôné cette année par Gaïa, le somptueux livre de photos prises de l’espace par Guy Laliberté, le fondateur du Cirque du soleil. (Ed. Assouline).
Plus terriennes, les éditions Solar publient Le désert en 1001 photos et Les îles du monde en 1001 photos. Au rayon musique (ou histoire ?), difficile de passer à côté du George Harrison : living in the material world, consacré au plus ténébreux des Beatles. A cette galerie, il faut rajouter une myriade d’évocations nostalgiques et de destinations exotiques, garanties sans nuage sur papier glacé. Des lointains inaccessibles au commun des mortels. Du rêve à moindre frais, pour passer de superbes instants d'évasion, tout simplement.
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