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La maison Ipatiev de John Boyne

Des champs à la bibliothèque

La maison Ipatiev de John Boyne

 

Auteur irlandais né en 1971, John Boyne a très tôt rencontré le succès : il poursuit ses études de lettres, quand ses premières nouvelles sont publiées dans le Sunday Tribune. 
Son roman Le garçon en pyjama rayé (Gallimard, 2006), vendu à 5 millions d’exemplaires à travers le monde, livre une vision historique bouleversante des camps de concentration à travers les yeux d'un enfant. Son dernier roman, La Maison Ipatiev nous fait vivre une autre période historique : celle de la chute des Romanov et de l'avènement du bolchevisme.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
La maison Ipatiev est construit comme un roman à deux voix qui se répondent. Celle de Gueorgui, jeune paysan de 16 ans qui permet de comprendre celle de Gueorgui 82 ans qui veille Zoïa, son épouse malade.
Sa femme qu'il aime d'un amour infini est atteinte d'un cancer. Alors qu'il la veille, le vieux Gueorgui, bibliothécaire à la retraite du British Museum, se souvient de sa vie par bribes.
 
Revient à lui le souvenir de ce jour qui bouleversa le cours de son existence. Il a 16 ans, quand au péril de sa vie, il sauve celle d'un cousin du Tsar Nicolas II. Le Tsar reconnaissant lui ouvre de nouveaux horizons et l'emmène à Saint-Pétersbourg où il partagera désormais la vie des Romanov. Sa mission ? Veiller sur le jeune tsarévitch, dont il apprendra qu'il est hémophile et donc objet d'incessantes inquiétudes de ses parents. Très vite il s'attache à la famille, notamment à la plus jeune des trois filles du Tsar : la grande duchesse Anastasia, avec laquelle il vit une pudique, secrète et intense passion : lui le moujik amoureux d'une fille du Tsar. 
 
Il se souvient aussi de son exil en Angleterre et de cette douce  et longue vie qu'il traversa après la tempête de la révolution d'Octobre. 1935 "Notre voyage coïncidait avec mon trente-sixième anniversaire et, ce matin-là, je m'étais réveillé en sachant que j'avais désormais passé plus d'années loin de ma famille à Kachine que je n'en avais passé avec elle, idée qui avait étouffé sous le poids des regrets et de la honte mon humeur par ailleurs joyeuse."  Une vie partagée avec Zoïa qu'il aime d'un amour fou et avec laquelle il partage de terribles douleurs, l'indescriptible culpabilité des rescapés et surtout un lourd secret.
 
Le roman se construit, alternant chapitres datés d'une année et chapitre "titrés". Les premiers racontant l'après exil et les seconds narrant les fastes de la Russie des Tsars, la violence de la Révolution et le massacre des Romanov dont Gueorgui fut l'impuissant témoin.
Une habile construction qui permet de comprendre l'histoire et ses conséquences sur ceux qui la subissent.
 
Lire un extrait
 
Agathe Bozon
 
La maison Ipatiev de John Boyne, ed. L'archipel, (2012)
 
 

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