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La Guérison du monde de Frédéric Lenoir

Ex l’hybris

La Guérison du monde de Frédéric Lenoir

C’est le Frédéric Lenoir du Temps de la responsabilité, un recueil d’entretiens sur l’éthique publié en 1991, qu’on retrouve à travers La Guérison du monde (Fayard), son dernier essai. Le livre répond à son précédent opus, un roman, intitulé L’Âme du monde, avec lequel il forme un diptyque. Il en garde l’enthousiasme et l’énergie, mais, plus analytique dans sa forme, c’est d’abord l’échec de nos modes de vie qu’il met en évidence.

 

 

 

 

 

 

Commençons par les commencements : La Guérison du monde procède à un long état des lieux préalable de la civilisation occidentale. « Nous vivons une époque de transition humaine qui n’a eu d’égale dans l’histoire de l’humanité que celle du passage du paléolithique au néolithique », explique l’auteur qui raconte les grandes révolutions depuis le XIXe siècle et l’accélération du temps : il y a moins de différence entre le XIXe siècle et le monde antique, qu’entre le début du XXe siècle et aujourd’hui… Pour appuyer sa démonstration, le philosophe emprunte à tous les domaines, de la géopolitique au fonctionnement cérébral, en passant par la paléontologie, la climatologie, l‘économie, la démographie. C’est copieux,efficace, effrayant. 

Pour la première fois dans l’histoire humaine, nous composons une civilisation à l’échelle de la planète et Frédéric Lenoir propose des solutions œcuméniques, à partir de la remise en cause de la philosophie quantitative et productiviste qui régit notre mode de vie et sous-tend l’idéologie libérale. La Guérison du monde est aussi une histoire des idées, à travers la problématisation de la situation de la crise que nous vivons, et la mise en évidence de pensées différentes, en psychologie, médecine, sciences et philosophie. La deuxième partie s’appuie donc sur des tentatives marginales mais fructueuses dans ces différents domaines un peu partout sur la planète.
Frédéric Lenoir offre-t-il un regard optimiste ou pessimiste ? La note franche du livre est la confiance en un monde meilleur et possible, dès lors que les individus accepteront de sortir de l’hybris -ce désir fou nommé par les Grecs qui conduit l’homme à une ambition démesurée de contrôler ce qu’il est et ce qu’il possède - et d’initier la grande réforme humaine.

Karine Papillaud

Interview de Frédéric Lenoir, Autour d'un verre

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