
Jeanne, Thomas, Philippe, Appolline et les autres sont de retour dans une nouvelle aventure des mots. Douze ans après la sortie de La Grammaire est une chanson douce, que suivront Les Chevaliers du subjonctif, La Révolte des accents, et quatre depuis Et si on dansait ?, Erik Orsenna termine sa promenade au coeur de la langue.
Le final est de toute beauté puisque La Fabrique des mots (éd. Stock) met en scène l’étymologie et les origines du français.
Pourtant, ça commence mal : l’horrible Nécrole a décidé que ses sujets parlaient trop. Il décide de supprimer tous les mots à l’exception de quelques uns, réduits au nombre de douze, qui ne sont que des verbes de première utilité comme «manger», «travailler», «dormir» et surtout «acclamer» : ce sinistre président à vie n’oublie pas sa petite personne. La menace est réelle, le Capitan, grand collectionneur de dictionnaires, voit sa bibliothèque brûler intégralement et l’anglais se substitue progressivement aux mots interdits. Les conséquences sont si désastreuses, que l’institutrice Mlle Laurencin prend la tête d’une révolte menée par ses élèves. Elles les emmène rencontrer les meilleurs résistants du verbe, jusqu’à découvrir le lieu ultime de la résistance, la fabrique des mots.
Sous les allures d’un conte enthousiasmant, accessible aux 7-97 ans, Erik Orsenna écrit un livre sérieux sur les dangers encourus par une langue qui ne s’inventerait plus. Le totalitarisme, la perte d’identité et la reddition de la pensée en sont les enjeux. Mais plutôt que de livrer un long discours, il a choisi le mode de la folle aventure, qui n’est ni plus ni moins que la forme d’un conte philosophique des Lumières, pour alerter les usagers de la langue française. Et que ses textes soient sérieux ou plus joyeusement romanesques comme celui-ci, Erik Orsenna démontre de façon exemplaire que la curiosité d’apprendre est invariablement l’art de la jeunesse.
Karine Papillaud
La Fabrique des mots avec les illustrations de Camille Chevrillon, Erik Orsenna, éd. Stock, (2013)
En attendant que j'ai l'ocation de le lir,je pense qu'Erik Orcenna dans sa créativité des mots n'a pas oublier l'Afrique qui' subit quand à elle une mutation de l langue français, en empruntant sans cèsse sa propre langue