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La déesse des petites victoires de Yannick Grannec

Le roman derrière le théorème

La déesse des petites victoires de Yannick Grannec

Il est des petits miracles que la littérature sait nous offrir, comme ce premier roman écrit par une passionnée de mathématiques. Paru en 2O12 et couronné par le Prix dles libraires en 2013, sa sortie chez Pocket en ce début d'année est l'occasion de redécouvrir cette petite pépite qui défie les théorèmes ( s'il y en avait ! ) du succès.

 

 

 

 

Drôle de zèbre, drôle d’histoire : en tombant amoureuse de Kurt, Adèle, la petite danseuse de cabaret plus si jeune, entrera dans l’histoire, mais courra toute sa vie derrière une difficile plénitude. Se dévoile ainsi le fond de l’histoire de La Déesse des petites victoires de Yannick Grannec (ed. Anne Carrière).

Son Kurt c’est le grand Kurt Gödel, un ami cher d’Albert Einstein, un mathématicien de haut vol dont peu de gens comprennent les concepts qui lui ont valu l’admiration de la communauté scientifique dès 1931. Il a alors 25 ans. Peu avant, ce scientifique autrichien a rencontré une femme qui restera sa maîtresse dix ans avant qu’il ne l’épouse pour fuir la guerre. Mais son théorème d’incomplétude, Adèle n’en a cure. Elle veut aimer un homme, même s’il est en fait un grand enfant trop fragile, et malgré le jugement d’une bourgeoisie intellectuelle qui la méprise.

 
Yannick Grannec est une passionnée de mathématiques et de sciences. Pour son premier roman, elle a choisi un thème difficile, celui de l’histoire d’amour sur fond d’histoire scientifique et en offre pourtant un roman limpide et trépidant. Pour arrimer l’Histoire au roman, elle a créé le personnage d’Anna, une jeune femme envoyée par l’Université de Princeton auprès d’Adèle en 1980. Kurt est défunt depuis deux ans, il s’est laissé mourir de faim, abattu par la maladie mentale qui le tourmentait depuis longtemps. Adèle, elle, est devenue une grosse femme un peu mégère qui refuse, dans le roman, de donner les archives de son mari à la postérité.
 
Au fil de leurs rencontres, Anna et Adèle vont s’apprivoiser et revisiter le passé d’un grand homme à travers une histoire d’amour singulière. Un parcours initiatique pour Anna qui grandit, s’affermit au contact d’une femme qui a tout enduré et qui n’a plus peur de rien ni personne. La déesse des petites victoires c’est Adèle, qui a dû non seulement conquérir et décrypter l’énigme permanente de son mari, mais inventer sans relâche un bonheur qui ne tenait qu’à elle. Chez Yannick Grannec, la science, l’amour et le roman composent une alchimie parfaite.
 
Karine Papillaud
 
La déesse des petites victoires, Yannick Grannec, ed. Anne Carrière, (2012), Pocket (2014)

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