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La Confusion des peines de Laurence Tardieu

Maman si tu voyais ma vie…

La Confusion des peines de Laurence Tardieu

Il était son exemple, elle était la petite fille aux yeux remplis d’admiration pour ce père si digne et si probe. Jusqu’au jour où éclate le scandale de la Compagnie générale des Eaux.

 

 

 

 

 

 

 

 

Jean-Pierre Tardieu, le père de l’écrivain Laurence Tardieu est finalement condamné pour corruption, en qualité de haut dirigeant de la CGE, à 24 mois de prison dont six mois ferme en 2000. Cette même année, sa mère apprend qu’elle est atteinte d’un cancer fulgurant. La peine est purgée, sa mère inhumée, le silence a tout recouvert. Dix ans et cinq livres plus tard, la jeune femme décide d’écrire sur cet événement qui a violenté sa vie et brisé sa famille.

Il y a dans la nécessité d’écrire de Laurence Tardieu une urgence et une lucidité constante : rien n’échappe à cette jeune femme qui sait aussi que se joue à travers le drame familial les nœuds de sa propre création littéraire. L’écriture prend-elle racine dans la douleur ? Son père entendra-t-il cette colère légitime et salvatrice ? Le silence semble être le mode de survie préféré de la famille, celle de Laurence Tardieu n’y fait tristement pas exception.

Au fur et à mesure qu’elle revient sur une histoire que son père lui a demandé d’écrire après sa mort seulement, la jeune femme cède la place à l’écrivain, plus forte et mature. La question de l’écriture se fait de plus en plus pressante, pour finalement prendre la vraie place du livre. A la fin, c’est à la naissance d’un auteur qu’assiste un lecteur venu pour l’anecdote et resté pour l’essentiel.

 

La Confusion des peines, Laurence Tardieu, Stock, (2011)

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