Née en 1961 à la Havane, Cecilia grandit à Los Angeles où elle étudie la psychologie. Devenue thérapeute, elle œuvre principalement auprès de la communauté latino de Californie. Le Don d'Anna, son premier roman, traduit en français a connu l'engouement du public dans plus de dix pays. Avec La belle imparfaite, Cecila Samartin nous livre un roman où force et sensibilité cohabitent avec justesse.
Jamilet, jolie petite fille mexicaine est marquée par une gigantesque tâche de naissance qui couvre son dos, s'étirant de la base de son cou à l'arrière de ses cuisses. En grandissant elle devient aussi belle que sa tâche est repoussante.
Rejetée des habitants de son village, à la mort de sa mère, elle entreprend d'émigrer clandestinement aux États-Unis où sa fantasque tante est installée depuis quelques années déjà. Jamilet est certaine que là-bas, les médecins sauront comment retirer cette "marque du diable".
Après un voyage éprouvant qui révèle une force de caractère inouï, Jamilet retrouve sa tante Carmen, grâce à laquelle elle obtient de faux papiers qui lui permettent d'obtenir un emploi dans un hôpital. Elle sera la garde-malade attitrée d'un vieillard très spécial et redouté : le señor Peregrino.
Elle a été prévenue : "Mme B. lui ordonna d'attendre jusqu'à la demie pour porter le petit-déjeuner à son patient, puis de quitter la chambre sans traîner. Elle procéderait ainsi trois fois par jour, en évitant toujours de son mieux les conversations superflues qui avaient causé la perte de ses prédécesseurs."
Cela fait quelques jours que Jamilet s'occupe du vieil homme, quand il découvre la clandestinité de sa nouvelle infirmière. Il lui impose alors un odieux chantage : il lui rendra ses papiers à condition qu'elle écoute l'histoire de sa vie jusqu'à la fin.
Commence un voyage quotidien dans le passé. Contrainte au début, Jamilet s'attache à cette histoire si peu ordinaire du señor Peregrino qui révèle les failles, la sensibilité et la complexité de l'âme humaine.
Cecilia Samartin emmène le lecteur dans des aller-retour dans le temps et l'espace. Et la vie d'aujourd'hui à Los Angeles se télescope avec celle d'hier sur le chemin de Compostelle.
Ce huis clos dans cette étrange chambre sera le théâtre d'une incroyable révélation qui permettra à chacun de puiser dans l'autre la force de poursuivre un chemin douloureux qui se colore d'optimisme.
Agathe Bozon
La belle imparfaite, Cecilia Samartin, L’Archipel, (2012)
Je partage l'avis de Bruno sur la qualité de ce bel article d'Agathe à propos de huis-clos dans "la belle imparfaite" qui mériterait que l'on efface ce bicorne et ainsi découvert que l'on entre plus facilement dans l'histoire qui d'emblée se montre captivante. Amicalement JM
La critique est très bonne, mais serait plus claire sans cet accent circonflexe qui revient sur le mot "tache" et fausse le texte !...