
Le réalisateur Lars Von Trier, qu'on ne soupçonnait pas forcément être amateur de romans policiers, fait partie des premiers fans de Jussi Adler-Olsen. Au point d'avoir fait racheter par sa société de production les droits des quatre premiers tomes de « Département 5 » en vue de les adapter au cinéma.
Le premier film, tiré de « Miséricorde », « Kvinden i buret » en version originale, a atterri l'été dernier sur les écrans de Copenhague, avant peut-être de connaître une carrière internationale, ce dont doutent peu de Danois.
Relativement méconnu chez nous, bien que récompensé par le prix du meilleur polar des lectrices de « Elle » en 2012 et celui des lecteurs du Livre de Poche de cette année, Jussi Adler-Olsen est habitué aux sommets des listes de best-sellers en Scandinavie et en Allemagne. Autant d'éléments qui ont fait saliver les éditeurs de tous horizons (ses romans sont désormais traduits dans près de 40 pays), avec la sempiternelle question provoquée par les auteurs de thrillers scandinaves : cet ancien guitariste pop, vendeur de BD d'occasion et éditeur sera-t-il le prochain Stieg Larsson ?
Si les psychopathes en tout genre ne manquent pas chez Jussi Adler-Olsen, il a d'autres atouts à faire valoir qu'une simple filiation avec son prédécesseur suédois. Quand « Millénium » se piquait ainsi d'économie, la série du Département 5 – équivalent danois des « cold case » américains – cherche à s'inscrire dans la vie politique locale. Dans la dernière livraison d'Adler-Olsen, son duo d'enquêteurs, l'inspecteur Mörck et son assistant Hafez el Assad, mystérieux réfugié politique syrien, découvrent que dans les années 1950 un docteur cherchant à créer une race danoise pure internait et stérilisait les femmes de force. Un point de départ évidemment fictionnel, mais qui permet à l’auteur de placer sa critique du climat politique actuel, au pays de la souriante Premier ministre Helle Thorning-Schmidt...
Dossier 64, Jussi Adler-Olsen, éd. Albin Michel, (2013)
C'est le deuxième opus celui-ci ?
Pour avoir eu l'honneur et le plaisir de rencontrer à deux reprises Jussi Adler Olsen, je peux vous dire que c'est un monsieur adorable de gentillesse et d'humilité. Et bien entendu, il a un talent fou !