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Intrigue à Giverny d’Adrien Goetz

Zizanie chez les Impressionnistes

Intrigue à Giverny d’Adrien Goetz

Sept ans d’intrigues historiques ou presque, depuis qu’il a créé ses personnages de Pénélope, une conservatrice de patrimoine, et de Wandrille son fiancé journaliste, dans Intrigue à l’anglaise en 2007. On pourrait penser qu’Adrien Goetz a atteint l’âge de raison mais point du tout : avec malice et gourmandise, son quatrième tome de la série des Intrigues entraîne ses héros complices dans une nouvelle valse à trois temps, ceux de l’histoire, de l’art et du polar.

 

 

 

 



Ce qui vous attend
Dans Intrigue à Giverny (Grasset), Pénélope et Wandrille sont confrontés au meurtre d’une experte de l’œuvre de Monet et à la disparition d’une autre, qui, outre une excellente connaisseuse de la manière du peintre, est aussi une bonne sœur. Pendant que l’enquête commence, le Rocher monégasque prépare le mariage d’Albert et Charlene. Une toile de Monet attend d’être authentifiée pour être offerte au mariage. Le prince Albert de Monaco offrira-t-il une copie de Monet à sa future ?

L’histoire dans le roman
Résumons un peu : une religieuse, un Monet, le strass monégasque, des conservateurs jaloux, une experte américaine qui se fait passer pour un fabricant de mobilier, voilà quelques ingrédients –seulement- d’un cocktail a priori improbable, mais totalement savoureux. On entre ainsi dans des petits musées comme Giverny et Marmottan où l’on se déteste plus férocement que dans les grandes institutions parisiennes ; on fait la connaissance d’un discret cercle de pouvoir parisien où la salle de gym est aussi épatante que ses membres sont en demi teintes. Monet lui-même présentait quelques ambiguités. Adrien Goetz met en lumière l’amitié du peintre avec le président du conseil Clemenceau, jusqu’à soulever des soupçons d’espionnage au sujet de l’artiste. Avec une délicatesse taquine, Goetz se joue de l’histoire sans jamais la trahir mais brouille allégrement les pistes au risque de rendre son lecteur parano. Mais il quitte ses habits d’écrivain galopin en fin de livre, avec un chapitre entièrement consacré à défroisser ou confirmer les véracités historiques contenues dans le roman.

D’où parle l’auteur ?
Adrien Goetz enseigne l’histoire de l’art à la Sorbonne, et quand il délaisse Ingres, c’est pour écrire des romans qui mêlent l’art et les musées. Avec la série des « Intrigues » que son éditeur ne sort jamais très loin des vacances d’été, Adrien Goetz donne à lire et à apprendre, dans des histoires aussi divertissantes qu’historiquement très étayées. Non seulement l’auteur connaît bien son sujet, mais il a la générosité de faire partager au lecteur le plaisir qu’il a eu à écrire ses romans. Erudite et enlevée, sa phrase se précipite avec brio, pleine du savoureux panache d’un autre temps. Forcément, on s’attache, en toute légèreté.

Karine Papillaud

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