
Marika Gallman est née en 1983, en Suisse. Collectionneuse acharnée de Post-it et de personnalités multiples, elle rate de peu une carrière de scénariste à Hollywood en écrivant à seulement 12 ans le scénario d’un Indiana Jones 4 qui ne sera pas retenu, faute de frigo dans l’intrigue. Elle se console devant ses séries préférées, dont elle rejoue les scènes cultes chaque nuit à voix haute dans son sommeil, quand elle ne se relève pas en douce pour regarder des films d’horreur. Attirée par les ambiances sombres et les hommes aux dents pointues, elle se lance dans l’écriture de son premier roman, Rage de dents, en 2009.
Vous êtes une des premières auteures francophones de bit-lit publiées chez Milady, comment les lecteurs vous ont-ils accueillie au milieu des auteurs anglo-saxons ? En quoi pensez-vous que votre série est différente des séries anglo-saxonnes ?
J'ai été très bien accueillie! Magnifiquement, même. Beaucoup de lecteurs m'ont dit que c'était super de pouvoir discuter avec un auteur qui parle la même langue, et je suis d'accord à 100%. Échanger avec les lecteurs est absolument génial et rend l'aventure encore plus extraordinaire. Et je ne sais pas trop en quoi ma série est différente. Peut-être que le fait que je n'avais jamais lu de bit-lit avant lui donne un goût un peu décalé, ou parodique. Parce que c'est un peu ce que c'est, à la base. Une parodie du personnage de Bella, Maeve étant son double maléfique, avec la seule influence en matière de vampire que j'avais jusqu'alors, à savoir Buffy.
Votre héroïne, Maeve Regan, est loin de coller aux clichés des personnages de bit-lit, elle boit, n’a pas peur d’employer un vocabulaire fleuri, aime se battre et malgré tout cela, elle plaît énormément aux lectrices, pourquoi, selon vous ?
C'est une question que je me suis souvent posée! Maeve est un personnage assez spécial, et assez rebutant. Au début de la série, en tout cas, c'est quelqu'un avec qui je ne serais jamais amie. Mais je pense que les lecteurs sentent que c'est une carapace qu'elle utilise pour se protéger et qu'il y a quelque chose derrière, quelque chose qui constitue la véritable Maeve. Elle n'est pas parfaite et n'essaie pas de l'être. C'était ce que je voulais pour elle. Et en général, on se retrouve face à des personnages qui sont gentils et s'endurcissent au fur et à mesure des épreuves. J'avais envie qu'elle soit face au problème inverse et, à vrai dire, plus elle bascule dans le surnaturel, plus elle-même devient humaine. C'est peut-être ça qui parle aux gens.
Comment expliqueriez-vous que la bit-lit connaisse toujours un tel succès ?
Je ne connais pas la bit-lit depuis très longtemps, mais ce qui me plaît dans ce genre, c'est que ce sont des femmes fortes qui s'occupent d'elles-mêmes, et qu'elles sont face aux mêmes problèmes que nous. Sauf qu'à la place d'un banquier, il y aura un vampire, qu'à la place d'un bombardement, c'est une meute de loups-garous qui va commettre un carnage, et ainsi de suite... Le monde est trop sérieux pour qu'on le prenne sérieusement, on a besoin d'évasion, et ce genre, puisqu'il est dans un décor de vie de tous les jours, nous offre une porte de sortie rapide et parfaite.
Avez-vous une autre série bit-lit en tête après celle de Maeve Regan ?
Oui, deux, même ! Dans des univers très différents, et avec des héroïnes aux antipodes de Maeve. La suite au prochain épisode…