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Interview de Manuel Tricoteaux chez Actes Sud

"Il n’y a pas d’école du polar scandinave"

Interview de Manuel Tricoteaux chez Actes Sud

 

Manuel Tricoteaux est le directeur de la collection Actes Noirs, au sein de la prestigieuse maison d’édition Actes Sud.
Il revient sur le phénomène Millenium et la littérature policière venue du froid.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
Actes Sud est une maison de littérature générale. Comment est-elle venue au polar ?
Actes Noirs
a été créée en 2006. L’idée, c’était que cette collection soit à l’image d’Actes Sud, et privilégie donc la littérature étrangère venue d’un peu partout. Marc de Gouvenain, à l’époque responsable du domaine scandinave de la maison, a prospecté des textes. Le premier qu’il a trouvé ?  Millenium, de Stieg Larsson. La collection a démarré comme cela. 
 
Un succès inouï et inattendu…
Oui. Nous avons été parmi les premiers au monde à le traduire. Sur les trois titres de Millenium [NDLR : Les hommes qui n’aimaient pas les femmes; La fille qui rêvait d’un bidon d’essence et d’une allumette; La reine du palais des courants d’air ], nous avons vendu plus de 3,5 millions d’exemplaires. 
 
Comment expliquez-vous un tel engouement ?
Je ne l’explique pas totalement. La trilogie est bien sûr de très bonne qualité. Mais il en existe d’autres qui ne marchent pas aussi bien. Millenium a commencé à vraiment marcher quand nous avons sorti le troisième volume. Le même phénomène s’est reproduit aux USA, où la série a été publiée avec deux ans de retard sur nous. » 
 
L’adaptation au cinéma a-t-elle contribué au phénomène ?
Pas vraiment. Le plus gros du succès était déjà passé. Cela a un peu relancé les ventes, mais pas de façon astronomique.
 
Vous publiez également les romans de Camilla Läckberg. Encore du roman policier suédois…
Oui, mais c’est complètement différent. Rien à voir avec Millenium. Son succès n’a pas les mêmes causes. Sa grande originalité, c’est d’avoir installé un personnage de jeune femme qui enquête – rien de nouveau jusque là – mais dont on suit la vie personnelle et amoureuse de volume en volume. L’aspect intime est aussi important que l’enquête policière. 
 
Pourquoi le polar scandinave est-il tellement à la mode ?
Millenium
a joué un grand rôle, il y a eu un effet d’entrainement. Après ce succès, tout le monde s’est mis à faire du scandinave. Les auteurs nordiques ont eux aussi bien compris qu’il y avait un intérêt à l’étranger et ils se sont mis à produire d’avantage. Mais il existe aussi des auteurs scandinaves qui ne marchent pas, des livres moins intéressants.
 
Quelles sont les caractéristiques communes de ces auteurs ?
Il n’y a pas d’école du polar scandinave. Pour des lecteurs français, réside un exotisme géographique. Mais Stieg Larsson, Camilla Läckberg ou Henning Mankell sont des auteurs très différents, et ne s’inscrivent pas dans une tradition scandinave. Leurs références sont très américaines.
 

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